La grippe A/H1N1 est de retour en Algérie. Une première victime a été enregistrée cette semaine à Tizi Ouzou et elle est décédée après avoir été admise en réanimation. Trois autres cas de grippe H1N1 ont été enregistrés dans la wilaya d'El Oued. Les résultats des prélèvements confirment donc la présence de la souche H1N1 qui prend la place de la souche B qui était prédominante en décembre 2012, selon le docteur Derrar, directeur du laboratoire de la grippe à l'Institut Pasteur d'Algérie et coordonnateur du réseau de surveillance de la grippe. Sur les 50 prélèvements effectués au cours de ces dernières semaines, 42 se sont révélés porteurs du virus H1N1. Il signale que la recrudescence du H1N1 dans le monde, notamment dans le continent nord-américain, a été déjà signalée. Un bulletin d'alerte de l'OMS sur l'activité grippale a été rendu public justement pour mettre en garde contre la circulation de toutes les souches, a ajouté le Dr Derrar, avant de préciser que cette souche est actuellement en circulation chez nous et sa proportion est plus importante que les autres souches. Une activité qui risque de connaître une forte progression dans les prochaines semaines avec un pic très important début février. Une situation à laquelle il faut vraiment se préparer, recommande-t-il. Il est question donc de réactiver le dispositif spécial préconisé par le ministère de la Santé, qui consiste à réserver des services de réanimation spécifiques pour recevoir les malades grippés qui seront pris en charge loin des autres malades hospitalisés pour éviter la contamination. Comme il est question de préparer l'arsenal thérapeutique adéquat pour faire face à cette grippe saisonnière qui s'avère «très méchante». Le Dr Derrar estime qu'il est aussi nécessaire de relancer la campagne de vaccination à travers le territoire national, particulièrement dans les régions où des cas sévères ont été enregistrés. Il précise que 35% de la population est concernée par cette vaccination, mais il demeure malheureusement que de nombreuses personnes ne le sont pas. Cette frange de la population, qui souffre déjà de maladies chroniques, est justement exposée à des risques importants face au virus de la grippe. «Des études scientifiques récentes viennent de démontrer que la grippe peut causer un infarctus du myocarde chez une personne souffrant d'une pathologie cardiaque», a-t-il indiqué. Il recommande donc la vaccination, et le vaccin est actuellement disponible en quantité suffisante. Rappelons que le vaccin recommandé cette année par l'OMS intègre la nouvelle souche H3N2, identifiée lors de l'épidémie de février 2012, et la souche H1N1. Sont donc concernées par la campagne de vaccination toutes les personnes de plus de 65 ans, celles souffrant de certaines affections longue durée, les asthmatiques, l'entourage des nourrissons de moins de 6 mois et les professionnels de santé. Le vaccin est également recommandé depuis 2012 à toutes les femmes enceintes et personnes obèses ayant un indice de masse corporelle (IMC) égal ou supérieur à 40 kg/m².