Le domaine .dz n'attire pas grand monde. Les effets d'annonce, séminaires, commissions et recommandations se sont succédé ces dernières années à un rythme soutenu, mais sur le terrain, les Algériens ne voient rien venir. Dans ce contexte, Younès Grar, expert et consultant dans le domaine des technologies de l'information et de la communication (TIC), a rappelé des vérités amères, citées par l'APS (25 janvier 2013). «Parmi les quelque 10 000 sites web recensés, 95% sont hébergés à l'étranger, du fait qu'ils trouvent une meilleure qualité des services proposés, à des tarifs plus intéressants», a-t-il précisé, soulignant, à cet effet, l'importance de la bande passante pour un bon fonctionnement du service. Il a relevé qu'à l'étranger, «avec l'utilisation de machines puissantes et de disques durs de grandes capacités, les serveurs sont hébergés en gigabits, soit une puissance mille fois supérieure à celle proposée en Algérie, où on est encore au mégabit». Les déclarations récentes de El Maouheb Aouaouch, directrice de la division réseau au Centre de recherche sur l'information scientifique et technique (Cerist), vont dans le même sens. Selon elle, «l'hébergeur doit disposer de sa propre structure d'hébergement qui nécessite des moyens pour avoir sa propre infrastructure. Une vraie infrastructure d'hébergement exige notamment d'avoir les compétences requises et une certaine technicité pour la maîtrise de cette technologie». Actuellement, l'Algérie n'est pas au stade du développement d'infrastructures et de compétences, mais plutôt au stade d'utilisation des infrastructures existantes, et ces infrastructures sont pour la plupart à l'étranger. La promotion du domaine .dz n'est pas d'ordre technique. Nous pouvons créer autant de sites que nous voulons, mais s'il n'y a pas de création de contenu et de développement de services en ligne, l'Algérie restera toujours invisible sur le Net. Or, le .dz est censé marquer un ancrage territorial. La mission du Cerist doit se mettre à jour, car la masse d'informations a évolué en quantité et en complexité depuis sa création en 1986.