Alors que le non Maghreb emprunte une voie sans issue, il se trouve que des universitaires algériens de la diaspora maintiennent des liens à travers des échanges d'une portée qui n'est pas que symbolique. C'est en tout cas le message que ne cesse de délivrer l'enseignant chercheur Salah Eddine Arif de l'université d'Evry. Ce diplômé de l'université de Grenoble ne cesse de sillonner le Maghreb des universités où il entretient un formidable réseau d'échanges. Travaillant à l'université d'Evry-Essonne, cet économiste est chargé, depuis une dizaine d'années, de construire des passerelles avec les universités de Tunisie, d'Algérie et du Maroc. N'hésitant pas à faire appel à ses collègues des deux rives pour intervenir dans des séminaires, des colloques et de simples séminaires de formation, il est souvent sollicité pour donner des conférences dans plusieurs universités algériennes, marocaines et tunisiennes. Les universités de Mostaganem, de Mascara, de Saïda, d'Oran et de Tlemcen sont pour lui des étapes incontournables. C'est ainsi qu'il vient d'entamer une série de conférences à travers pas moins de quatre universités de l'Oranie. Rencontré entre deux conférences sur les processus historiques ayant abouti à la mise en place de l'Union européenne et les défis de la mondialisation pour l'Algérie, l'universitaire parle sans détours de la mission qui lui a été notifiée par l'université d'Evry ; qui consiste à mettre en place un réseau d'échanges interuniversitaires. Un réseau dont l'unique ambition est de permettre un véritable travail d'approche entre les économistes des deux rives. Il tient à souligner que c'est à sa demande que sa mission a été élargie à l'ensemble des pays du Maghreb. En effet, dira-t-il, c'était la seule façon pour moi de faire œuvre utile et surtout d'éviter les pièges d'un échange bilatéral. C'est ainsi que, depuis bientôt une décennie, Salah Eddine Arif s'attelle à construire des passerelles entre les trois pays maghrébins et l'université d'Evry. Des échanges qui ne cessent de s'étoffer puisque des rencontres sont organisées à travers l'ensemble des universités participantes. A ce titre, il dira qu'après la série de conférences qu'il vient de donner à travers des universités de l'Ouest algérien, va se tenir une rencontre qu'abritera l'université de Biskra avec une participation d'universitaires maghrébins et un panel d'universités de l'Est algérien. Ce séminaire devrait se dérouler entre le 27 avril et le 12 mai 2013. Pour le Dr Arif, «le Maghreb universitaire est en marche et rien ne pourra l'arrêter car il est une émanation de la volonté des universitaires des deux rives». Il ajoutera que «ceux qui participent à cette action de longue haleine le font par conviction et dans une grande abnégation».