Les Nations unies ont réitéré la nécessité de combiner les approches militaire et politique pour résoudre la crise au Mali, où les forces de la Mission internationale de soutien (Misma) continuent d'arriver pour aider l'armée malienne à reconquérir la partie nord qui était contrôlée par des groupes terroristes. Lors d'une conférence tenue à Bruxelles sur la situation au Mali, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, a souligné que le succès du soutien au peuple malien «dépendra d'une combinaison efficace de nos efforts politiques et sécuritaires». «Afin de consolider les succès militaires obtenus jusqu'à présent, il est important que les promesses soient rapidement tenues afin de permettre à la Misma de devenir complètement opérationnelle et de renforcer les capacités des forces maliennes», a-t-il fait savoir. Le responsable onusien a insisté sur la nécessité de «hâter les préparatifs pour la phase post-conflit de l'opération» au Mali, après le déploiement de la Misma qui doit réfléchir à «sa conception opérationnelle», sans oublier le besoin pour les forces maliennes de se reconstruire. Les contingents de la Misma arrivent au Nord Bruxelles avait accueilli la veille la 3e réunion ministérielle du groupe de soutien et de suivi sur le Mali, à laquelle ont participé l'Union européenne (UE), l'Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L'Algérie, représentée à cette réunion par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a réaffirmé sa solidarité «effective» avec le Mali, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et l'encouragement d'un dialogue inclusif entre Maliens. Soulignant que cet effort de solidarité est «un devoir» envers le Mali et la région, M. Messahel a affirmé que l'effort de solidarité algérienne envers le Mali continuera à s'exprimer jusqu'au recouvrement entier de la stabilité et de la sécurité dans la région, notamment par la poursuite d'une lutte «inlassable» contre le terrorisme et le crime organisé. Sur le terrain, les forces intégrant la Misma continuent d'arriver sur le sol malien. Quelque 144 militaires guinéens ont quitté mardi la Guinée pour Bamako, pour prendre part aux opérations militaires, aux côtés des autres contingents africains. De son côté, le Tchad s'est engagé à fournir 2000 soldats, qui ne font pas partie de la Misma, mais agissent en coordination avec elle. Parallèlement, après la reprise par les troupes maliennes avec l'appui de l'armée française de plusieurs villes du centre du nord du Mali, dont notamment Gao, Tombouctou et Kidal, l'impératif de sécuriser les zones débarrassées des groupes terroristes devient plus que nécessaire. A Kidal, 1800 soldats tchadiens sont entrés dans la ville pour réinstaurer la sécurité, au moment où les soldats français «poursuivent le contrôle de l'aéroport grâce au renfort de deux sections parachutistes». Mais, selon des analystes, le risque d'enlisement est toujours présent d'autant plus qu'il est difficile d'identifier les terroristes qui ont tendance à se fondre dans la nature ou se cacher au sein de la population civile. La veille, des «accrochages» ont eu lieu dans les environs de Gao (nord) entre les troupes françaises et maliennes d'une part et des groupes terroristes d'autre part, selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui a précisé que le nombre des soldats français au Mali devrait commencer à diminuer «à partir de mars, si tout se passe comme prévu» et «progressivement, passer le relais à la Misma».