Même si l'alimentation en eau potable et le tourisme vont de paire, les autorités locales et centrales semblent avoir opté pour l'AEP puisque le site de la zone d'expansion touristique de Mainis, à l'ouest de Ténès, a été choisi pour abriter le projet de la station de dessalement de l'eau de mer. Le lieu qui s'étend sur 6 ha a été récemment visité par le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui a donné son accord pour la réalisation de cet ouvrage au même endroit. Signalons qu'aucune explication n'avait été fournie au représentant du gouvernement sur la situation juridique du terrain et sa délimitation, depuis de longues années, pour abriter les projets touristiques initiés par des investisseurs privés. En août 2004, le ministre du Tourisme de l'époque avait à son tour inspecté le site et félicité les responsables locaux pour avoir « su protéger l'espace et éviter son attribution aux pseudo investisseurs ». Il avait demandé à ce que la zone d'expansion touristique en question soit confiée à des professionnels du tourisme et selon les conditions requises pour l'exercice de cette activité, notamment sur les plans de l'accueil, de l'hébergement et de la restauration. Or, 18 mois après, les responsables locaux ont fait venir sur les lieux un autre ministre, en l'occurrence celui de l'Energie et des Mines, pour lui montrer le terrain d'assiette devant servir... à la réalisation de la nouvelle station de dessalement de l'eau de mer ! C'en est, apparemment, fini de la ZET qui a été « dégommée » et remplacée par le projet indiqué qui vient renforcer le réseau d'approvisionnement de la région en eau potable à partir du barrage de Sidi Yacoub, situé à 100 km au sud-ouest de la wilaya. Des transferts d'eaux qui ont coûté plus de 400 milliards de centimes à la collectivité. Si l'eau est indispensable pour tout, le tourisme est aussi vital pour une région côtière qui enregistre beaucoup de retards dans tous les domaines. L'on sait, par exemple, que faute de mise en valeur, un littoral, long de 120 km, est resté à l'état vierge sans le minimum des infrastructures d'accueil et d'hébergement.