La compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, et la compagnie espagnole Cepsa ont décidé d'exercer leur droit de préemption sur la cession des parts de Endesa et Iberdrola dans le gazoduc Medgaz, selon une source du secteur. Iberdrola et Endesa avaient conclu un accord avec la compagnie belge Fluxys pour la vente de leurs parts, qui sont respectivement de 12 et 20%, pour un montant de 233 millions d'euros. Toutefois, cet accord était subordonné au non-exercice du droit de préemption des autres actionnaires du gazoduc Medgaz que sont Sonatrach, Cepsa, Gaz de France-Suez. Début janvier, la compagnie belge avait toutefois déclaré que la finalisation de cet accord était subordonnée à certaines conditions. Dans un communiqué, elle avait indiqué «espérer finaliser les deux transactions au cours du premier semestre 2013 avec, toutefois, le préalable que les autres actionnaires de Medgaz, à savoir Sonatrach, Cepsa et GDF-Suez, renoncent à leurs droits préférentiels et que la Banque européenne d'investissement (qui a accordé le prêt pour construire le gazoduc donne son feu vert aussi». Il faut rappeler que le 9 janvier dernier, Gas Natural avait acquis auprès de Sonatrach 10% des parts dans le gazoduc. Cette transaction découlait de l'accord stratégique conclu entre Sonatrach et Gas Natural et qui portait sur le règlement des différends portant sur le prix du gaz dans les contrats liant les deux sociétés. Avec cette cession, Sonatrach qui détenait 36% des parts dans Medgaz était descendue à 26%. C'est, entre autres, ce qui explique le droit de préemption exercé sur les deux transactions conclues entre Iberdrola et Endesa avec Fluxys. L'information nous a été confirmée par un responsable de Sonatrach, tandis que Cepsa a déjà annoncé la nouvelle. Ainsi, environ un mois et demi après l'annonce de l'option d'achat des 32% par la compagnie belge Fluxys, deux actionnaires de Medgaz exercent leur droit de préemption et empêchent Fluxys d'intégrer Medgaz. Dans l'annonce de Cepsa sur l'exercice de son droit de préemption, il est indiqué que puisque l'un des actionnaires a exercé aussi son droit de préemption, les actions seront réparties entre les deux sociétés selon les statuts de la société Medgaz. Ainsi, les parts détenues par Cepsa passeront de 20 à 35,04%.Toutefois, la société a annoncé maintenir sa part de 20% de la capacité de transport du pipe. Pour sa part, Sonatrach, qui détenait 36%, est repassée à 26% avant de remonter à 41,5% des parts dans le gazoduc. Ainsi après avoir cédé 10% à Gas Natural, Sonatrach récupère un peu plus de 15% et maintient globalement sa quote-part. Cette décision des deux sociétés qui avaient lancé le projet Medgaz durant l'année 2000 peut être interprétée comme une volonté de maintenir le contrôle sur une route du gaz, surtout qu'avec la perspective du développement de l'interconnexion entre la France et l'Espagne, elles peuvent espérer voir s'ouvrir pour elles un marché plus grand, à dimension européenne.