Cette transaction a été élargie aux parts que détient Iberdrola (20%) dans le gazoduc qui relie l ́Algérie à l ́Espagne, entré en service en 2011, avec une capacité de livraison de gaz naturel de 8 milliards m3/an. Les montants des parts de ces deux entreprises espagnoles sont estimés, respectivement, à 85,7 et 146 millions d ́euros. En décembre dernier, Iberdrola et Cepsa avaient, par souci de stabiliser leurs finances, décidé de vendre à Fluxys leurs parts dans Medgaz pour la somme de 233 millions d ́euros. Si cette transaction avait pu être réalisée, la société gazière belge serait devenue alors le premier actionnaire du consortium avec 32%. Les dirigeants de Sonatrach et de Cepsa ont aussitôt réagi et, après des négociations concluantes, ces deux anciens partenaires ont fait valoir la clause du « droit d ́acquisition préférentielle » qui leur revient comme actionnaires de Medgaz. La nouvelle transaction, qui est en cours de finalisation, va permettre à Sonatrach d ́augmenter ses parts de 26% à 42,96% et de conserver ainsi sa place de principal actionnaire, suivie de Cepsa dont le capital passera de 20% à 35,04%, de GDF Suez (12%) et de Gas Natural Fenosa-GNF (10%). En décembre dernier, l ́entreprise algérienne, qui détenait alors 36% des actions de Medgaz, avait décidé de céder 10% de ses parts au Groupe catalan Gas Natural (GNF) qui est son partenaire dans l ́autre gazoduc qui relie l ́Algérie à l ́Espagne via le Maroc (GME). Les deux entreprises, Sonatrach et Cepsa, qui payeront la même somme, soit 233 millions d'euros, que celle que devait payer Fluxys, contrôleraient, à elles seules, 78% du capital de Medgaz. La Commission nationale de l ́énergie (CNE) devrait, toutefois, donner son feu vert, prochainement, à leur acquisition des parts d ́Iberdrola et d ́Endesa. Cet organe régulateur dépendant du Gouvernement espagnol, veille à ce qu ́une entreprise étrangère n ́exerce pas de monopole sur les approvisionnements gaziers du marché espagnol, ce qui est loin d ́être le cas de Sonatrach. Dans son communiqué, la compagnie Cepsa loue son partenariat avec Sonatrach. Il y est souligné que le gazoduc Béni Saf-Almeria est une « infrastructure stratégique » et que l ́Algérie est « un pays-clé » pour ses approvisionnements en gaz naturel destinés à ses activités de raffinage et à sa production pétrochimique, ainsi que pour ses installations de cogénération et de cycle combiné.