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Pièce théâtrale Le cri d'Antigone
ORAN Une tragédie antique et actuelle
Publié dans El Watan le 13 - 04 - 2006

La jeune femme de théâtre s'est basée sur le roman du même nom de l'auteur belge Henry Bauchau pour proposer Cri d'Antigone, un spectacle qui vient mettre une autre pierre à l'édifice de ce célèbre personnage de la tragédie grecque de Sophocle qui semble inspirer des résurrections mais avec, à chaque fois, des visages différents.
La pièce introduit un prologue (interprétation de Maurice Deschamps) inspiré d'Œdipe sur la route, un roman du même auteur. « Dans la version originale, les aspects politiques sont prédominants alors que là, c'est toute l'intériorité et l'être profond du personnage, son engagement personnel pour dire non qui sont mis en avant », une femme qui s'affirme en tant que telle, explique d'emblée Géraldine Bénichou à l'issue du premier spectacle donné au TRO. Antigone qui se bat aussi contre ses propres démons et qui sort ses griffes dès la scène où elle devait regagner Thèbes, sa ville natale, crie pour dire non à la guerre que se livrent ses deux frères pour le pouvoir et jusqu'à leur mort, contre l'édit de Créon interdisant l'inhumation de l'un de ses frères, Polynice, mais peut-être même aussi à l'inceste qui fonde sa raison d'être d'abord biologique. Dans un passage du roman, l'auteur lui fait dire : « Polynice s'irrite de ma résistance inattendue, il me saisit les mains, glisse ses doigts entre les miens et entreprend de me faire plier comme il le faisait dans nos luttes garçonnières de jadis. Il ne sait pas que jadis j'ai sculpté dans la falaise l'immense figure de l'Aveugle de la mer et que pour le faire, j'ai dû me donner toute entière à l'invention de la matière. » A la volonté des dieux qui s'immiscent dans les affaires de la cité, la dramaturge oppose un destin assumé, notamment dans son engagement envers les victimes de la guerre pour qui elle mendie comme elle l'a fait pour son propre père sur les routes. Devenue héroïne romanesque, la forme théâtre-récit s'est presque imposée à Géraldine Bénichou qui installe son Antigone sur un socle, au premier plan, laissant à Magalie Bonat qui interprète le rôle la liberté de se mouvoir dans cet espace tellement réduit, que sa voix semble remplacer tout son corps. Derrière un voile à peine transparent, les autres comédiens (même bombardés par les projecteurs ne sont pas mieux lotis). En arrière-plan, des chants en berbère de Kabylie et en arabe maghrébin interprétés par Salah Gaoua donnent à ce spectacle une étrange dimension, notamment lorsque les thématiques comme celles liées à la mort concordent. Les actions sont souvent narrées parfois indifféremment par l'un ou l'autre des comédiens et cet aspect est familier à Oran avec le travail effectué par Alloula. Mais la comparaison s'arrête là. Chez le dramaturge algérien, la recherche d'une forme authentique est mise au service de préoccupations brechtiennes. Dans sa mise en scène, Géraldine Bénichou privilégie la démultiplication des voix, créant ainsi un effet de polyphonie qui, lui, accentue la profondeur de son personnage. « Quand par exemple Antigone crie, elle ne le fait pas mais elle le décrit. Le chant et les autres voix aident à le mettre en valeur », explique-t-elle encore tout en ne niant pas que cet aspect pourrait être dû à l'influence des expériences des Passerelles qu'elle a mené et qu'elle mène encore avec sa compagnie (Sylvain Bolle-Reddat) pour « un théâtre sans murs ». Ses spectacles conventionnels sont toujours accompagnés par cette recherche, une forme expérimentale qui consiste à aller dans des lieux, parfois insolites, pour partager des lectures interprétatives avec des anonymes. « En confiant le même rôle simultanément à des personnes différentes, nous sommes amenés à vivre parfois des situations surprenantes », confie-t-elle. La représentation d'Antigone à Oran a été précédée par des lectures similaires partagées avec de jeunes comédiens. Le spectacle est prévu aujourd'hui à Alger et le 17 avril au Théâtre régional de Béjaïa.

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