Entreprise privée de nature familiale, la Nouvelle conserverie algérienne (NCA Rouiba) s'apprête à ouvrir son capital en Bourse. Son président-directeur général, Slim Othmani, nous explique, à travers cet entretien, à la fois les enjeux et les objectifs escomptés de cette démarche d'accession au marché boursier d'Alger. -Quelle est l'échéance arrêtée pour le lancement officiel de l'offre publique de vente d'actions de votre entreprise ? Nous n'avons pas encore arrêté de date précise pour le lancement de l'opération, mais nous avons d'ores et déjà prévu de placer nos titres en public vers la fin du mois de mars prochain. Il s'agit d'une offre publique de vente (OPV) qui porte sur une partie de 25% du capital social de l'entreprise, soit un total de 2 122 988 actions à céder au public durant une période de 15 jours. Le prix d'émission de l'action est fixé à 400 DA et l'offre est ouverte aussi bien aux petits porteurs qu'aux épargnants institutionnels. -Que cible votre entreprise à travers cette opération d'accession au marché bousier d'Alger ? L'ouverture du capital social de notre entreprise se veut d'abord un gage de transparence tant pour nos actionnaires que pour nos partenaires. Du reste, après avoir procédé en 2005 à une opération de capital investissement à travers une prise de participation à son capital par le fonds d'investissement Afric Invest, NCA Rouiba lance aujourd'hui une OPV pour permettre justement une sortie de ce capital investissement par le biais de la Bourse. Le capital investissement et l'ouverture de capital en Bourse constituent ainsi des usages financiers modernes que NCA Rouiba, qui est à l'origine une entreprise familiale, a bien veillé à intégrer à la qualité de son management. -Les quelques titres cotés à la Bourse d'Alger sont souvent faiblement transigés. Ne redoutez-vous pas que l'action NCA subisse le même sort ? C'est d'abord aux entreprises émettrices qu'il appartient de veiller à assurer une bonne animation de leurs titres en Bourse. Pour notre part, nous avons déjà prévu de veiller à une bonne animation de nos titres en engageant notamment des contrats de liquidité avec les intermédiaires en opérations de Bourse. Les banques, surtout le chef de file de l'opération de vente d'actions de NCA, à savoir BNP Paribas El Djazaïr, seront également très impliquées en veillant à promouvoir nos titres au niveau de leurs guichets. -Pensez-vous que la Bourse d'Alger connaîtra enfin un certain dynamisme à la faveur des récentes réformes initiées à cet effet par les pouvoirs publics ? Je crois réellement en le développement du marché boursier d'Alger, surtout à la faveur du plan de sa modernisation que viennent de mettre en place les autorités concernées. J'y crois aussi parce qu'en Algérie, il y a une forte tendance à la thésaurisation de l'argent et la Bourse peut ainsi canaliser ces ressources pour offrir à la fois de nouvelles opportunités d'épargne aux citoyens et de nouvelles sources de financement aux entreprises. La Bourse peut également aider grandement à introduire de nouvelles notions de gouvernance, à améliorer les compétences managériales et à favoriser la diffusion des nouvelles technologies de communication en Algérie.