L'appel public à l'épargne lancé en 1998 par Eriad Sétif, à travers l'émission d'un million d'actions d'une valeur de 2300 DA l'unité, prend huit ans après le chemin inverse. Ainsi, le groupe qui était considéré comme le fleuron de l'industrie agroalimentaire du pays est sur le point de revenir dans le giron des entreprises dont le capital est détenu à 100% par l'Etat. Pour avoir les coudée franches, lors de l'opération de privatisation déjà entamée, le groupe aux 10 filiales vient sur injonction du Conseil des privatisations de l'Etat (CPE) de convier les actionnaires, détenant 20% du capital d'Eriad, pour le rachat de ce million d'actions détenues par plus de 5 200 souscripteurs (11,5% entre les mains des institutions financières et 8,5 % cédés au privé). Cette opération ne se fera, selon des initiés, non sans encombres. Les initiateurs de l'opération vont devoir surmonter un obstacle juridique de taille, à savoir le prix de la transaction du titre. Dans le cas où les actionnaires consentiraient à revendre leurs actions, la valeur de la cession sera l'épine dorsale. Selon certaines indiscrétions, l'on parle d'une valeur faciale (1000 DA), qui fera sans nul doute grincer les dents de nombreux actionnaires. Les plus gros porteurs notamment, ceux qui ont misé gros sur la valeur d'acquisition (2 300 DA) et qui espéraient engranger des dividendes et des plus-values à la cession des titres, vont-ils accepter aussi facilement une telle proposition ? Dans le but d'informer les actionnaires à propos de cette nouvelle démarche, les nouveaux gestionnaires d'un groupe qui retrouve, depuis le début de l'année, l'habituel climat social, comptent rencontrer leurs partenaires la semaine prochaine. Une fois l'opération finalisée, la privatisation d'Eriad Sétif devant de facto quitter la Bourse, retrouvera sans nul doute la vitesse de croisière. L'on apprend à ce propos que la filiale Les Moulins Oasis de Touggourt relevant du groupe sus-nommé est sur le point d'être cédée à un investisseur algérien, pour un montant de 800 millions de dinars. L'apport initial est de l'ordre de 30 %. Le reste de la transaction sera, nous dit-on, versé dans les cinq années à venir. Le nouveau patron doit, selon le cahier des charges, sauvegarder les 162 postes de travail de la filiale produisant quotidiennement 150 quintaux de semoule et autant de farine. Les filiales des Bibans (BBA) et des Hauts-Plateaux (Sétif) font partie du deuxième lot à vendre à des opérateurs économiques de la région...