L'affaire d'ERIAD Sétif (voir El Watan du lundi 6 novembre 2006 n° 4859) connaît de nouveaux rebondissements. Ainsi, le juge d'instruction près le tribunal de Sétif a procédé, lundi 9 mars 2007, à la mise en détention préventive de cinq cadres dirigeants (3 ex-directeurs généraux des filiales et deux ex-directeurs généraux du groupe) et 7 commerçants dont certains détenaient entre 4 et 5 registres du commerce qui leur ont permis de réaliser de juteuses affaires avec de nombreuses filiales du groupe précité. Les mis en cause ont été écroués aux motifs de dilapidation de deniers publics, créances douteuses, créances sans garanties par hypothèque et chèques impayés entre autres. Sept cadres commerciaux des filiales incriminées (Sétif, M'sila, Kentara, Sidi Aïssa et Bordj Bou Arréridj) ont été, quant à eux, placés sous contrôle judiciaire, ainsi qu'un commerçant. Selon une source digne de foi, le préjudice causé à l'entreprise est pour l'heure évalué à 360 millions de dinars, sachant que l'instruction suit son cours. D'autres cadres impliqués et agents ayant, nous dit-on, acheminé des cadeaux à Alger, seront auditionnés prochainement. D'après la même source, 25 personnes des 60 impliquées sont actuellement en fuite. Parmi elles, figurent les directeurs du CPA de Aïn Oulmène (Sétif), de la BADR de Aïn El Melh (M'sila) et 23 commerçants. Il convient de souligner que 2 cadres dirigeants (incarcérés) dans le cadre de la première affaire, dont le préjudice a été évalué à 700 millions de dinars, sont impliqués dans la présente pour laquelle ils ont écopé d'un autre mandat de dépôt. La mauvaise gestion et l'instabilité des cadres dirigeants sont la source de tous les malheurs de la société, considérée dans un passé récent comme l'un des fleurons de l'industrie agroalimentaire du pays. Eriad Sétif, qui est revenue dans le giron des entreprises publiques à 100%, suite au rachat des actions des privés, traîne depuis un certain temps un boulet de créances estimé à plus de 2,8 milliards de dinars. Cette situation a poussé les actuels gestionnaires à mettre fin à la vente à terme, et ce, depuis juillet 2006. L'on apprend, par ailleurs, que le déficit de l'entreprise susnommée a augmenté suite à l'approvisionnement à 100% de créances. Pour certains observateurs au fait du dossier, d'autres têtes, incriminées dans des affaires de corruption, vont tomber. L'appareil judiciaire de Sétif, qui se donne du temps pour étudier les affaires scabreuses ayant ces derniers temps alimenté la chronique de la capitale des Hauts-Plateaux, a ouvert, hier, le dossier des investissements de l'Entreprise nationale des plastiques et caoutchoucs (ENPC), dont le siège social est implanté à Sétif (voir notre édition du 26 juin 2006 n°4747). A cet effet, le juge d'instruction près le tribunal précité a auditionné hier 72 personnes concernées de près par ce problème. On ignore, à l'heure où nous mettons sous presse, les résultats de l'audition. Notons que ce dossier a fait l'objet d'une longue et minutieuse enquête de la brigade de recherche de la Gendarmerie nationale qui a, nous dit-on, ficelé le dossier de la gestion de l'APC de Sétif. L'on nous dit, par ailleurs, que l'appareil judiciaire des hautes plaines sétifiennes, qui ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, épluche actuellement d'autres volumineux dossiers inhérents aux détournements de deniers publics, de mauvaise gestion et de passation de marchés … !