Ce «recul» serait provoqué par plusieurs facteurs. Le groupe agroalimentaire Eriad-Sétif a enregistré une baisse de son bénéfice net durant l'exercice 2001. De 1,76 milliard de dinars en 2000, le bénéfice est passé à 1,08 milliard en 2001, soit une baisse de l'ordre de 38 %. Le montant des dividendes qui sera versé aux actionnaires de cette entreprise au titre de l'année 2001 se chiffre à 690 millions de dinars, contre des dividendes de 1,15 milliard de dinars en 2000. 80 % de ces dividendes seront alloués au groupe d'Eriad-Sétif, actionnaire majoritaire de la société, alors que les 20 % seront versés aux autres actionnaires du groupe composés de personnes physiques, de huit banques et d'une compagnie d'assurances. La privatisation partielle d'Eriad-Sétif (20 % du capital), opérée en 1998, avait permis de drainer 2,3 milliards de dinars à travers l'émission d'un million d'actions. Selon des sources de Sétif, le «recul» du groupe serait provoqué par plusieurs facteurs. En premier lieu, l'Eriad-Sétif a connu des difficultés pour son approvisionnement en blé. Le groupe avait délégué ses sept filiales pour l'importation du blé. Mais cette option n'a pas donné les résultats escomptés. La direction du groupe a décidé de centraliser l'opération en reconduisant ses contrats avec l'OAIC. «Cette dernière n'a pas tenu ses engagements vis-à-vis de l'Eriad-Sétif», indique la source. Ce qui a sérieusement ébranlé le rythme de la production. L'autre facteur est celui de l'instabilité de l'équipe dirigeante du groupe. En deux ans, quatre responsables ont défilé à la tête de l'Eriad-Sétif. Le groupe fait notamment face à une rude concurrence. Plus d'une dizaine de minoteries se sont installées dans la wilaya de Sétif avec cinq unités rien qu'au chef-lieu. «Le groupe n'a pas fait montre d'un marketing offensif devant une concurrence de plus en plus accaparante», souligne la même source. L'Eriad-Sétif, cotée en Bourse, a représenté un modèle de réussite de la formule de la privatisation partielle. Beaucoup de facteurs favorisaient pourtant son essor dans cette région de l'est du pays. Connue pour ses céréales, la wilaya de Sétif dispose d'une surface agricole utile de 360.486 ha et ses particularités naturelles ont permis le développement de la céréaliculture. L'Eriad-Sétif fait partie d'une importante installation industrielle qui comprend la transformation des plastiques (Enpc), l'électro-chimie (Enpec), les matériaux de construction (cimenterie de Aïn Kebira, Epre...), l'électronique (AMC d'El-Eulma) ainsi qu'un grand nombre d'unités du secteur privé intervenant dans diverses branches d'activité.