Cinq ans après sa mise en place, et après avoir été quasiment inopérante depuis près de quatre ans, la Bourse d'Alger semble bénéficier actuellement d'un regain d'intérêt auprès des pouvoirs publics, qui tentent, ces derniers mois, de favoriser la relance de l'activité sur le marché des capitaux domestiques. Ainsi, le passage à la dématérialisation des titres, le lancement d'une série d'emprunts obligataires et la confection d'un listing d'entreprises à privatiser par le biais de la Bourse sont autant d'actions initiées durant cette dernière période afin de promouvoir le marché boursier d'Alger. Faute de titres d'actions ou d'obligations suffisants en nombre, la Bourse des valeurs mobilières continue, depuis déjà quelques exercices, à enregistrer les plus bas niveaux d'activité ; à tel point que d'aucuns n'hésitent carrément pas à évoquer la nécessité de prononcer sa mise en faillite. Et c'est là un état des lieux que les résultats de la précédente séance de cotation illustrent on ne peut mieux. En effet, sur les trois titres cotés en Bourse, à savoir les actions des entreprises Saïdal, Eriad-Sétif et EGH El Aurassi, seulement quatre transactions ont pu être enregistrées. Les cours cotés de ces titres se sont, par conséquent, maintenus, à des niveaux très bas, soit 345 DA pour l'action Saïdal, 270 pour celle d'El Aurassi et à peine 1000 DA pour le titre d'Eriad-Sétif. Du fait du nombre dérisoire de valeurs mobilières qui y sont cotées, la Bourse d'Alger n'exerce ainsi aucune attractivité sur les épargnants. Pour y remédier, soulignent nombre d'intervenants sur le marché, il faut au moins introduire une vingtaine d'entreprises à la cote afin d'étoffer le volume des échanges. Dans cet ordre d'idées, souligne-t-on, la récente décision du Conseil des participations de l'Etat (CPE), de lancer l'ouverture de capital en Bourse de onze entreprises publiques, est de nature à booster significativement la relance escomptée du marché boursier d'Alger. Il est à rappeler en effet que le CPE a officiellement opté pour la privatisation en Bourse de onze entités du secteur public, à savoir l'hôtel El Djazaïr, l'Entreprise portuaire de Skikda, l'Entmv, l'ENGI, l'Entreprise portuaire de Béjaïa, la cimenterie de Aïn Kebira (Sétif), l'Entreprise portuaire d'Arzew et, enfin, la Cimenterie de Chlef, ainsi que les deux centres de contrôle techniques CTC Centre et CTC Est. Une fois menée à terme, l'ouverture de capital de ces sociétés publiques à la participation de l'épargne privée charriera de facto un nouveau flux de valeurs mobilières qui permettra d'alimenter le marché en titres boursiers. A s'en tenir aux prévisions avancées par le président de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), M. Sadmi, les premières opérations de privatisation en Bourse devront intervenir au cours de l'année 2005. Auparavant, le marché des capitaux devra être alimenté par de nouveaux titres de créances pouvant faire l'objet de transactions entre épargnants au niveau du parquet de la Bourse. Qu'il s'agisse du marché de gré à gré, réservé aux épargnants institutionnels, ou des emprunts obligataires ouverts à un large public, l'enjeu affirmera M. Sadmi est de parvenir à animer la place financière d'Alger pour diversifier les sources de financement de l'économie nationale. A terme, l'objectif escompté est de parvenir à ériger une place financière à même d'assurer un apport considérable dans le financement des entreprises.