Le campus de Hasnaoua de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou a vécu, hier, une journée des plus mouvementées marquée par l'organisation d'une journée de protestation initiée par le comité du département de langue et culture amazighes. L'objet de la contestation est, selon la déclaration rendue publique par le comité estudiantin, la dénonciation de la tenue d'un colloque international sur la vie et l'oeuvre de Mouloud Mammeri. Une manifestation qualifiée par les étudiants de «mascarade» et «pseudo- colloque» qui a pour finalité, selon les termes de la déclaration, de «déculpabiliser le pouvoir de l'avoir interdit d'accès à l'université un certain avril 1980». Tôt le matin, et alors que les responsables de l'université et les organisateurs du colloque s'apprêtaient à l'ouverture des travaux, les étudiants se sont rassemblés devant la bibliothèque centrale pour se diriger ensuite, en cortège, vers l'auditorium du campus où se déroulaient les travaux du colloque. Sans pour autant avoir l'intention de perturber les interventions des conférenciers, devant une assistance composée d'une trentaine de personnes, les étudiants, qui brandissaient des banderoles, ont tenu à expliquer aux présents l'objet de la protestation qui consiste à dénoncer le comportement des responsables de l'université qui ont interdit la tenue d'une table ronde, le 10 mars dernier, sur l'auteur du Sommeil du juste. Les étudiants ont aussi demandé la levée de la procédure de comparution de quatre étudiants syndicalistes devant le conseil de discipline de l'université, suite aux événements qui ont suivi l'interdiction de la manifestation du mois de mars dernier. Par ailleurs, le club scientifique du département amazigh a, de son côté, tenu à dénoncer dans une autre déclaration «l'utilisation du club scientifique par des gens qui veulent laver l'affront après s'être discrédités auprès de la population». Les rédacteurs de la déclaration ont ainsi appelé la communauté universitaire à boycotter les «pseudo-activités» initiées par ledit club scientifique, inactif depuis 2000, selon les termes de la même déclaration.