Quelque 50 000 tonnes de produits alimentaires périmés et contrefaits seraient consommées annuellement par les Algériens, a indiqué le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Yahia Boulenouar. C'est là un bilan approximatif – établi par lui-même sur la base du croisement des différents bilans officiels – qui est peut-être inférieur à la réalité, a-t-il précisé hier, lors d'une conférence de presse. Cette rencontre avec la presse a été décidée suite à la saisie, il y a quelques jours, au marché de gros de Semmar, d'une importante quantité de riz périmé toujours commercialisé. Selon lui, ce riz, importé en 2009, était vendu dans un nouvel emballage de manière à tromper l'acheteur. La durée de consommation du riz, précise-t-il, ne doit pas dépasser les deux années après sa production. Pour sa part, Mustapha Zebdi, président de l'Association des consommateurs et de son environnement, a indiqué que l'éradication de l'informel est loin d'améliorer la situation, puisqu'elle a causé une hausse des prix accompagnée par la création de nouvelles voies pour l'écoulement des produits périmés, autrefois vendus par des vendeurs à la sauvette. «A mon avis, il serait plus judicieux de s'attaquer aux sources d'approvisionnement des marchés avant de penser à les éradiquer», a-t-il estimé. Ce dernier soupçonne que, dans les mois qui viennent, l'utilisation de ces produits va se multiplier dans les restaurants collectifs où le consommateur n'est pas en mesure d'authentifier le contenu de son plat. Selon M. Zebdi, il est absolument urgent de réactiver la coordination entre la médecine préventive et les services du ministère du Commerce pour assurer un contrôle permanent des sites suspects et s'assurer du respect des règles nationales relatives à la composition des mets.