Des quantités de plus en plus importantes de produits de mauvaise qualité et d'aliments avariés se trouvent aujourd'hui sur les étals des commerçants. Le riz périmé dans le marché de gros de Semmar vient, une fois de plus, rappeler au consommateur que la vigilance est de mise. L'UGCAA tire la sonnette d'alarme et avance un chiffre faramineux : 50 000 tonnes de produits avariés sont consommées annuellement par les ménages. Ce chiffre est loin de refléter la réalité puisque très souvent, peu de consommateurs victimes d'intoxication alimentaire, alertent les services de prévention au niveau de leurs communes. Même les médecins qui les reçoivent refusent de faire des déclarations auprès des services préventifs de médecine, de l'avis de l'UGCAA. «C'est un chiffre approximatif relevé sur la base des bilans établis par les services de contrôle auprès du ministère du Commerce et des services de Sécurité», a expliqué à la presse, hier, le porte-parole de l'UGCAA, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le président de l'Association du consommateur. En effet, Yahia Boulenouar a mis en garde contre ce phénomène qui n'a épargné, selon lui, aucune wilaya du pays, affirmant que l'Algérien consomme en moyenne 1,5 kg de produits avariés par an. Le but à travers cette conférence, est de mettre en exergue la quantité non inestimable de riz périmé saisie, il y a quelques jours, par les services du contrôle du ministère du Commerce. Cette quantité importée en 2009 et dont la date de péremption a été dépassée, a été commercialisée dans le marché de gros de Semmar. Les acteurs de cette infraction ont osé, sans scrupule, vendre ce produit dans un nouvel emballage de manière à tromper les acheteurs. La durée de la consommation du riz, précise-t-il, ne doit pas dépasser le seuil des deux années suivant sa production. Or, la date de péremption de cette quantité a été nettement dépassée. L'UGCAA a tiré la sonnette d'alarme pour attirer l'attention des autorités concernées afin d' intensifier les opérations de contrôle pour éviter la vente des produits alimentaires périmés sur le marché. Le président de l'Association du consommateur a indiqué que l'éradication de l'informel est loin d'améliorer la situation puisqu'elle a causé une hausse des prix ainsi que la création de nouveaux circuits pour l'écoulement des produits périmés, autrefois vendus au noir. «À mon avis, il est plus judicieux de s'attaquer aux sources d'approvisionnements des marchés avant de penser à les éradiquer», a-t-il suggéré. Cette situation risque d'empirer dans les restaurants collectifs, où le consommateur n'est pas en mesure d'authentifier le contenu de son plat. «Il est parfaitement urgent de réactiver la coordination entre la médecine préventive et les services du ministère du Commerce pour assurer un contrôle permanent des sites suspects», a-t-il conclu. Abordant le réseau informel, le représentant de l'UGCAA a indiqué que sur les 2 000 points de vente informels existants, 500 ont été éradiqués. La lutte contre le marché informel ne peut se faire sans solutions concrètes en faveur des jeunes chômeurs ainsi que l'organisation d'espaces de vente... Selon lui, plus d'un million de commerçants activent dans l'informel.