Loin des habituelles critiques à l'égard du peu d'intérêt accordé aux handicapés, un véritable cri du cœur a été lancé par cette catégorie, à l'occasion d'une rencontre tenue, ce mercredi, à la cité administrative de Jijel, pour discuter de l'insertion sociale des personnes aux besoins spécifiques. «Notre combat, c'est le défi», a d'ailleurs, conclu, à l'issue de ce rendez-vous, la présidente de l'association Défi et espoir de la femme handicapée, et initiatrice de cette rencontre. Elle a appelé, dans son intervention, à l'instauration d'une relation de partenariat avec la société pour changer le regard que portent beaucoup de gens sur les handicapés. «Les handicapés souffrent, c'est connu ; globalement, ils sont marginalisés, pas parce qu'il y a un manque de lois, mais parce qu'ils sont mal considérés», a-t-elle martelé. Pour sa part, une représentante de Handicap international, venue pour une formation d'agents d'insertion des handicapés au profit de cette association, dans la commune de Sidi Abdelaziz, a mis l'accent sur le rôle de la famille, des partenaires institutionnels et de l'environnement dans l'insertion sociale et professionnelle de cette frange de la société. «L'étape la plus importante de cette insertion est l'accompagnement de la personne handicapée», a-t-elle soutenu. Naïma Dehmeche, dite Marayama, standardiste à l'APC d'El Kennar, non-voyante devenue célèbre par ses émissions à la radio locale, a relaté son expérience avec son handicap et insisté sur la responsabilité de tous vis-à-vis d'une personne handicapée. «C'est un rôle qui incombe à tout le monde, pas seulement à celui qui s'occupe de l'insertion des handicapés», a-t-elle souligné. Des images poignantes de personnes en détresse luttant contre leur handicap ont été diffusées à la fin de cette rencontre pour rappeler combien il est urgent de tendre la main à ces personnes.