Ils s'appellent Abdelhalim Marki et Amar Lafi. Ils sont tous deux non-voyants. Ils sont venus au siège de notre journal, à «titre indépendant» disent-ils, pour «clarifier et préciser les revendications» de cette frange de la société, quelque peu marginalisée, sinon ignorée, par les pouvoirs publics, regrettent-ils. Ces deux handicapés non-voyants, investis toutefois par une cinquantaine d'autres personnes souffrant de la même infirmité, soulignent qu' «ils ne font partie d'aucune organisation de la communauté des non-voyants qui n'ont obtenu aucun résultat» précisant néanmoins «ne pas être contre celles-ci», lesquelles du reste, mènent le même combat. Profitant du rassemblement de leur communauté mardi dernier à la Grande-Poste, ils s'en sont détachés pour alerter l'opinion publique citoyenne à travers la presse sur leur «lourd handicap», tel que qualifié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les revendications présentées gravitent autour de quatre axes essentiels. L'octroi d'une pension de compensation (et non une aide, comme actuellement), l'application des textes de loi quant à la gratuité des transports, la révision, avec leur participation, de la Loi cadre de mai 2002 et leur prise en considération dans l'élaboration des textes législatifs relatifs à l'insertion et la promotion des handicapés. Actuellement, certains non-voyants algériens, expliquent nos interlocuteurs, ne perçoivent, depuis 1996, qu'une «aide sociale forfaitaire mensuelle de solidarité qui s'élève à 3000 DA.» D'autres handicapés fonctionnaires, se sont-ils plaints, occupant certains postes en rapport avec leur infirmité, comme la fabrication de balais ou standardiste..., ne la perçoivent pas, alors qu'ils y ont pleinement droit conformément aux textes de la Convention internationale ratifiée par l'Algérie. L'autre revendication repose sur la gratuité des transports routiers et ferroviaires qui n'est appliquée que sporadiquement et selon l'humeur des préposés du secteur, font-ils savoir, alors que c'est un droit stipulé par la loi 02/09 de 2002. Actuellement, pour bénéficier de ce droit, il est exigé, en plus de la carte de handicapé, une «justification de voyage». Des réductions sont, par ailleurs, accordées pour les déplacements aériens et maritimes, mais «non appliquées», regrettent-ils encore. Ils réclament enfin la prise en considération des handicapés dans «toute politique gouvernementale élaborée dans les domaines de l'emploi, la santé, la formation, le sport...»