Comme à l'accoutumée et sans résistance, le budget primitif pour l'année 2006 de la wilaya d'Alger vient d'être adopté - à l'unanimité - par les 55 élus de l'assemblée de wilaya. Pourtant, ce ne sont pas les dysfonctionnements qui manquent et qui devraient théoriquement sonner le tocsin dans cette institution sur laquelle se sont reposés les espoirs des électeurs algérois. Quel pouvoir a donc cette assemblée sur la conduite des affaires de la cité ? Aucun, sauf peut-être celui d'apposer son visa sur les démarches de l'exécutif qu'elle approuve aveuglément. Le cas de ce budget (d'un montant de 13 milliards de dinars) approuvé « expéditivement » renseigne sur toute la considération dont jouit l'action de cet organe délibérant, en ce sens qu'il n'a été invité que pour valider des opérations déjà entamées, décidées et dont la plupart sont même terminées. Depuis le début de son mandat et sur les gros dossiers de la capitale, l'Apw a été de trop. « Jamais, elle n'a été associée », révèle un élu. Pas même une seule commission d'enquête n'a été mise sur pied pour se pencher sur les innombrables scandales émaillant la gestion des intérêts de la collectivité, fait-il également remarquer. Dans les coulisses de la dernière session ordinaire, où règne un climat de démobilisation, certains « élus » de l'assemblée n'essaient même pas de cacher l'objet de leur venue. « Je viens uniquement pour lever ma main », se confie une élue Rnd. L'Apw devient ainsi et par la force des choses une banale assemblée d'approbateurs, utilisée à satiété par l'administration, dont l'action échappe complètement au contrôle des « représentants du peuple ». Le wali, dont le pouvoir et la « légitimité » s'appuient entièrement sur un décret présidentiel, n'est pas « comptable » devant l'Apw, nous rappelle un membre de l'exécutif. Tout est là.