L'accord conclu récemment entre les filiales de la SGP-Gephac, Tonic Industrie, le Groupe industriel du papier et de la cellulose (Gipec), et la société espagnole Saica Papers aboutira prochainement à la création d'une société mixte algéro-espagnole spécialisée dans la récupération de papier. Dans une déclaration, hier à l'APS, le président du directoire de la SGP-Gephac (chimie-pharmacie), Cherif Bounab, a indiqué que cette société sera officiellement créée «lors du forum algéro-espagnol dont la tenue est prévue en mars prochain». Il a fait savoir que «l'activité de cette société, qui sera implantée dans le centre du pays, s'élargira de la récupération de vieux papiers à la production de papier et ensuite de carton», ajoutant que des sites sont déjà disponibles dans les usines des groupes Tonic Industrie et Gipec pour l'abriter. Selon le même responsable, «l'Algérie ne récupère que 100 000 tonnes de vieux papiers par an, sur un gisement de 450 000 tonnes, alors qu'une quantité de 43 000 tonnes est exportée». Et d'ajouter : «Cette joint-venture permettra d'optimiser l'activité de récupération de vieux papiers en portant sa capacité à 300 000 tonnes par an dans trois ans sur un gisement qui augmentera à 850 000 tonnes en 2016 et réduira ainsi la facture d'importation du papier.» Dans une récente étude sectorielle réalisée par le cabinet d'audit et de conseil, Grant Thornton, des experts n'ont pas manqué d'indiquer, dans leurs conclusions, que «la relance de la production de papier, en Algérie, doit s'articuler principalement autour de la récupération de vieux papiers et non pas des importations», précisant par la même que la filière en question se développe timidement malgré l'existence d'un potentiel énorme qui reste à exploiter. Une meilleure réorganisation et structuration du réseau en amont est «indispensable pour assurer une récupération et un approvisionnement constant pour les unités de recyclage», soulignent encore les experts. Selon le responsable de la SGP-Gephac, «un plan de développement de 42 milliards de dinars est prévu pour le lancement de 11 nouveaux projets dans le secteur et la mise à niveau des machines de production, notamment dans les segments du papier et cellulose, les verres et abrasifs, la peinture et l'incinération des médicaments périmés». Notons que le recours à l'importation ne cesse de prendre de l'ampleur et les chiffres révélés le montrent clairement : l'Algérie a importé, en 2010, 100% des fibres vierges sous forme de pâte marchande nécessaires à sa consommation, soit 44 000 tonnes, alors qu'elle importait 77,8% de ses besoins en 2000, soit 18 000 tonnes. En valeur, ces importations, bien que nécessaires pour répondre à la demande croissante, ont coûté 687 millions de dollars, en 2011, contre 531 millions de dollars en 2008.