Benoît XVI a fait ses adieux aux fidèles de l'Eglise catholique, hier, place Saint-Pierre. Plus de 100 000 personnes ont assisté à sa dernière apparition publique. Rome. De notre correspondante
Il n'y avait pas que des fidèles catholiques, en ce mercredi 27 février, réunis à la place Saint-Pierre pour assister à la dernière allocution de Benoît XVI en tant que pape. Des milliers de touristes ont fait le voyage jusqu'à Rome pour voir de leurs yeux la papamobile circuler, pour la dernière fois, devant la basilique Saint-Pierre, avec à son bord Joseph Ratzinger. Une véritable aubaine pour les hôteliers de la capitale italienne qui ont fait le plein cette semaine, surtout ceux situés aux alentours du Saint Siège. Et pour mieux attirer les clients, certains ont lancé de grandes campagnes de publicité, promettant chambres avec «vue sur la cérémonie de démission du pape». Giuliana est écrivain. Laïque, auparavant elle n'avait mis les pieds au Vatican que pour visiter son musée très riche en œuvres artistiques uniques. Mais elle a décidé de faire le déplacement pour vivre le moment singulier. «C'est émouvant. Ratzinger a eu le courage de dire basta ! Trop d'affaires scabreuses agitent l'Eglise.»Il s'agit d'un événement historique planétaire, car de mémoire de catholique, on n'avait assisté à la démission d'un pape. Le fait est tellement inenvisageable que théologiens, cardinaux et vaticanistes se réunissent depuis des semaines pour résoudre un vrai casse-tête. Comment faudra-t-il s'adresser à sa sainteté démissionnaire sans heurter la sensibilité du prochain hôte des appartements du Saint Siège ? Enfin, tous ont convenu que le titre de «papa émérite» serait le plus convenable. Le pape sortant quittera aujourd'hui le Vatican, sans cérémonie, après huit ans de pontificat. Il fera ses adieux aux cardinaux avant de se diriger vers la résidence d'été de Castel Gandolfo. Les cardinaux ont commencé à affluer du monde entier pour participer au conclave, qui devra se tenir vers le 10 mars, pour nommer le successeur de Benoît XVI. Une tâche ardue, car il faudra trouver une personnalité forte et motivée pour affronter les scandales qui s'abattent sur l'Eglise catholique, les mêmes qui ont fait capituler l'Allemand Ratzinger.