Les travailleurs du complexe pétrochimique veulent préserver leur outil de production. Ils s'insurgent contre la décision prise par Sonatrach visant à les dispatcher sur d'autres unités. Un imposant sit-in a été tenu, hier vers midi, par des centaines de travailleurs du complexe pétrochimique (CP1K) dans le pôle hydrocarbures de Skikda. Rassemblés devant le bloc administratif, les travailleurs et quelques cadres ont répondu à l'appel de leur section syndicale pour la soutenir dans ses deux revendications essentielles, à savoir «la préservation du CP1K, un fleuron de l'industrie pétrochimique nationale qu'on tente de détruire, ainsi que l'annulation pure et simple du principe de redéploiement que nous impose Sonatrach», précise le président de la section syndicale du complexe. Cette action ne serait, d'après les syndicalistes, qu'un prélude à une «longue lutte pour préserver nos droits et aussi pour éviter la perte du CP1K qui dispose, à ce jour, d'un énorme potentiel de production». Dans un entretien accordé à El Watan, le président de la section syndicale, tout en se félicitant du soutien de l'union locale et de wilaya de l'UGTA ainsi que de la Fédération de la pétrochimie a évoqué, dans le détail, les deux revendications retenues. Au sujet du refus signifié quant à la mise à mort du complexe pétrochimique, il dira que cet outil de production «n'est pas aussi mort qu'on le laisse croire au niveau de Sonatrach. Pour preuve, plusieurs mois après la fermeture du complexe et l'arrêt de toute production, voilà que des responsables viennent de nous demander de reprendre du service au niveau de la chaîne plastique, juste le temps liquider les stocks de produits chimiques emmagasinés au niveau du complexe. Cette reprise durera plus de deux mois et mobilisera plus de 400 travailleurs. Donc, les responsables de Sonatrach reconnaissent que plusieurs unités du complexe sont encore en mesure de produire. Pourquoi donc détruire tout un complexe ? On se le demande». Concernant le refus du principe de redéploiement des travailleurs du CP1K vers d'autres unités du pôle hydrocarbures de Skikda, le syndicaliste est revenu à la genèse de cette décision : «Le complexe emploie 999 travailleurs dont 785 devront, selon les directives de Sonatrach, faire l'objet d'un redéploiement. Bien sûr, on risque facilement de conclure que le problème de l'emploi est résolu du moment que la plus grande partie du personnel est assuré de préserver son emploi. C'est une fausse déduction, car par cette ‘acrobatie', Sonatrach ne fait en réalité que limiter les opportunités d'emploi dans ses autres unités. Nous refusons de prendre des postes d'emploi qui devraient revenir aux jeunes et surtout aux diplômés dans la filière de la pétrochimie. Nos travailleurs sont stressés à la simple idée de se voir placés dans des unités et des filières qui leur sont étrangères. Nous estimons que du moment que le complexe reste fiable, moyennant quelques réhabilitations, il serait plutôt opportun de revenir sur la décision de sa mise à mort et épargner au pays la fin d'un des plus grands complexes pétrochimiques d'Afrique.» A signaler que les travailleurs du CP1K ont également été soutenus, à titre symbolique, par des travailleurs de Polymed, de l'unité commerciale Est et aussi par le siège pétrochimie (PEC).