Hier, une partie des travailleurs du complexe pétrochimique de Skikda (CP1K) ont « symboliquement » observé un arrêt de travail, qui aura duré plus d'une heure. Cet arrêt est intervenu à midi, heure de la relève des équipes de quart, et le travail a été repris après le dialogue entamé avec les responsables du complexe. Toutes les revendications présentées par les travailleurs ont trait à des problèmes professionnels. « Nous nous estimons très lésés par rapport aux autres employés de Sonatrach et nous ne comprenons pas le fait que nous demeurons les ‘‘parents pauvres'' de la boîte », s'insurge un travailleur, qui estime que « l'Enip est une filiale de Sonatrach, mais, elle, ses travailleurs ne bénéficient pas des mêmes avantages que les autres employés ». Il insistera longuement sur plusieurs revendications : « Nous demandons une réelle augmentation des salaires et non des miettes, une prime de nuisance et surtout une prime d'encouragement, comme en bénéficient les employés de Sonatrach. » Joint par téléphone, un syndicaliste de l'Enip a tenu à révéler : « Ce n'est pas un piquet de grève, nous n'avons à aucun moment été informés par les travailleurs quant à cet arrêt de travail. » Une réalité que confirment, d'ailleurs, les travailleurs, qui ont précisé que la décision d'arrêt a été prise en dehors du syndicat de base, dans lequel ils disent ne pas se reconnaître. Le syndicaliste a, par ailleurs, fait part que malgré sa situation financière assez délicate, l'entreprise a fait des efforts en décidant d'augmenter progressivement les salaires à hauteur de 12%. Les travailleurs ont qualifié cette augmentation de « miettes », en relevant qu'« il faut que tout le monde sache que cette augmentation n'a pas concerné tout le personnel du complexe. Seuls les cadres et les responsables en ont bénéficié, alors que les autres employés ont été contraints de se contenter de quelques catégories ». Les travailleurs évoquent, aussi, la prime de nuisance, qu'ils jugent insignifiante : « Les travailleurs de l'unité VCM ne perçoivent que 1000 DA, c'est très dérisoire comme prime, par rapport aux spécificités du poste qu'ils occupent. » La reprise du travail a été décidée après une réunion qui a regroupé le directeur du complexe, six représentants des travailleurs grévistes et des représentants du syndicat de base et du syndicat national. Selon le chargé de la communication de l'Enip, une note d'information devrait être rendue publique aujourd'hui. Il précisera également que « cet arrêt n'a eu aucune incidence sur la production ». On avance que lors de leur rencontre avec le directeur du complexe, les travailleurs auraient fustigé leur section syndicale. « Nous n'avons jamais été informés de la situation financière de notre complexe, et ce n'est qu'aujourd'hui qu'on vient nous informer qu'elle n'est pas au beau fixe ! », s'est insurgé un travailleur, au moment où plusieurs autres ouvriers déclarent : « Nous préférons attendre le PV de la réunion qui a regroupé nos représentants avec les responsables pour voir plus clair. »