Parmi les 11 principaux ports polyvalents d'Algérie, celui d'Alger est de loin le plus important de par sa superficie et son volume d'activité.Il traite environ 70% du mouvement de conteneurs sur tout le territoire national. La concentration des trafics sur ce port et les différents problèmes liés au manque d'équipement dont souffre l'Entreprise portuaire d'Alger (EPAL) chargée de gérer le port se sont répercutés négativement sur l'ensemble des activités portuaires. En effet, beaucoup d'opérateurs se plaignent aujourd'hui de la lenteur excessive qui entrave le bon déroulement des opérations de chargement et de déchargement des marchandises. Ils déplorent à ce propos que leurs marchandises importées et acheminées par des navires à des coûts dispendieux traînent dans l'enceinte portuaire des semaines durant et subissent souvent des dommages en raison des vols fréquents enregistrés quotidiennement dans les différentes zones portuaires. Vendredi dernier, lors d'une émission radiophonique sur les ondes d'El Bahdja, le directeur commercial de l'EPAL, Ahmed Stali, a eu à répondre à une multitude de questions posées par les auditeurs, mais a consacré le gros de son intervention au problème de la lenteur et de l'insécurités que déplore la majorité des opérateurs intervenant au sein de l'infrastructure portuaire. Selon lui, l'activité dominante au port d'Alger est concentrée sur le mouvement des conteneurs dont « la rapidité dépend non seulement de la disponibilité des espaces mais aussi des équipements et autres outils de chargement et de déchargement ». Actuellement, l'entreprise portuaire d'Alger fonctionne avec des engins de manutention « traditionnels » inadaptés et obsolètes, affirme le même responsable, ce qui ne lui permet pas d'aller au-delà d'une cadence de déchargement de plus de 10 conteneurs par heure. Un projet de réalisation et d'équipement en portiques et chariots cavaliers d'un second terminal à conteneurs au port d'Alger, dont les études sont en cours, « permettra de gagner une superficie additionnelle de 40% et d'atteindre une cadence de débarquement de 20 conteneurs par heure », souligne le directeur commercial de l'EPAL. Selon ce dernier, la réalisation d'un parking pour véhicules de quatre étages, dont l'ouverture est prévue dans deux mois, permettra de gagner d'autres espaces aujourd'hui accaparés par les milliers de voitures importées par les concessionnaires d'automobiles algériens. Quant au problème lié à la sûreté du port et à la sécurité des marchandises, M. Stali s'est contenté de minimiser les cas de vol rapportés par les témoignages des auditeurs et d'affirmer qu'il n'y a pas lieu de « généraliser » ou de « dramatiser » ces « actes isolés ». Il convient de rappeler à ce propos que des efforts ont été engagés par les pouvoirs publics depuis 1994 où des mesures concrètes de renforcement de l'enceinte portuaires ont été prises : édification de clôture, contrôle des accès, télésurveillance, scanners, formation du personnel... Sur le plan structurel, outre la réalisation du parking et du 2e terminal à conteneurs, l'EPAL a initié un plan de développement et de modernisation s'étalant jusqu'à 2015 et qui prévoit la réalisation d'un 2e silo à céréales, l'équipement du 1er terminal à conteneurs en portiques, l'acquisition d'engins navals de servitude, un bâtiment d'exploitation équipé d'un info-centre et d'un système de télésurveillance qui couvrira l'ensemble du domaine portuaire. Quant à l'aménagement d'une 2e gare maritime, le directeur commercial de l'EPAL a indiqué que « l'étude de ce projet a été faite » et que « si le trafic nécessite réellement une deuxième gare, l'entreprise sera au rendez-vous ».
