Neuf syndicalistes ont été suspendus de leur poste du secteur des travaux publics, dénonce le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap). Les suspensions ont commencé avec les premiers appels à une grève pour dénoncer la situation socioprofessionnelle des travailleurs du secteur, début janvier. «Le ministère des Travaux publics et la direction des travaux publics de la wilaya d'Alger nous ont carrément imposé de nous affilier dans les syndicats UGTA ou l'aile Felfoul du Snapap», révèle Saâd Eddine Ghoul, président de la Fédération des travailleurs du secteur des travaux publics du Snapap (aile Malaoui), citant une note diffusée dernièrement par la direction des travaux publics de la wilaya d'Alger. «Toutes ces suspensions sont motivées par l'appartenance syndicale des travailleurs concernés. Etant affiliés à l'aile Malaoui du Snapap, la direction n'a pas hésité à nous écarter et à utiliser la justice pour nous empêcher de nous exprimer», dénonce Saâd Eddine Ghoul. La dernière grève à laquelle a appelé le syndicat, prévue initialement pour les 25, 26 et 27 février, a été jugée illégale par le tribunal d'Alger. La qualité de M. Felfoul, à savoir premier responsable du Snapap, reconnue par la justice, était l'argument avancé par le tribunal. Ce dernier a donc éludé le fait que la grève a été initiée par un collectif de travailleurs et que Saâd Eddine Ghoul a déjà conduit une délégation d'ouvriers ayant négocié avec la direction à maintes reprises. La dernière suspension concerne un syndicaliste de la wilaya de Béjaïa qui a procédé à l'affichage de l'annulation de la grève du 25, suite à la décision de justice. «C'est absurde. Le syndicaliste ne fait que son travail d'information. Au contraire, il s'est montré soucieux de se conformer à la décision de justice», explique le président de la Fédération des travailleurs du secteur de la justice. Hier, un rassemblement a été organisé devant la direction des travaux publics de la wilaya d'Alger. Plusieurs dizaines de travailleurs ont témoigné leur soutien à leurs collègues suspendus et exprimé leur revendication concernant la réintégration des représentants syndicaux. «Nous dénonçons ces agissements que nous qualifions de chantage. Contraindre des travailleurs à une couleur syndicale unique au risque de les écarter de leur poste de travail est un chantage qui doit être puni par la justice», commentent des travailleurs. Les agents ont décidé de maintenir le rassemblement et de cesser toute activité jusqu'à la réintégration des travailleurs suspendus et l'ouverture d'un dialogue concernant les autres revendications liées à l'augmentation des salaires, à la fourniture d'équipements de sécurité sur les lieux de travail ainsi qu'à la régularisation des contractuels.