Un mouvement des walis touchant essentiellement le Sud et l'Ouest a été opéré, hier, par le président de la République. A la faveur de ce mouvement partiel, cinq walis ont été mutés dans d'autres wilayas, alors que pour quatre autres, il a été mis fin à leurs fonctions. Ainsi, Illizi, qui a vécu «l'enfer» durant l'attaque terroriste du site gazier de Tiguentourine, fait ses adieux à son wali, Mohamed Laïd Khelfi, qui héritera de la charge de la wilaya d'El Bayadh, l'une des plus pauvres du pays. Pour rappel, Laïd Khelfi a été victime d'un enlèvement le 17 janvier 2012. Il sera remplacé par Ali Madhoui, député FLN issu de ladite wilaya, alors que l'actuel wali d'El Bayadh, Salim Semmoudi, a été congédié. Toujours dans le Sud, Tamanrasset, elle aussi, voit son préfet, Saïd Meziane, partir à Saïda. Il est remplacé par Abdelhakim Chater qui quitte Tindouf. Celle-ci verra l'arrivée d'un nouveau wali en la personne de Zergoune Slimane qui occupait jusque-là le poste de wali délégué de la circonscription administrative de Baraki (Alger). Celui de Saïda, Abderrahmane Boubekeur, a été, quant à lui, remercié. Ouargla qui a connu des mouvements de contestation sociale cycliques, notamment des chômeurs, échangera son wali, Nacer Maaskri, contre celui de Bouira, Ali Bouguerra. Une simple permutation. A El Oued, Slimane Semmoudi a été limogé pour être remplacé par Mohamed Sendid, jusque-là directeur d'études auprès du Premier ministre, qui occupera ce poste pour la première fois. L'actuel secrétaire général de la wilaya d'Alger, Mohamed Hettab, est nommé à la tête de Sidi Bel Abbès en remplacement à Fahim Yahia qui est révoqué. A la lecture de ce mouvement partiel dans le rang des walis, il apparaît que la région du Sud requiert l'attention des autorités centrales du pays. Ces départements, sensibles et rongés par des inégalités économiques et sociales, sont revenus sur le devant de la scène à la suite des mouvements de contestation sociale, notamment lors des différents déplacements du Premier ministre, mais également à la faveur des convulsions régionales aux frontières du sud du pays. A de nombreuses reprises, les populations de cette région ont tiré la sonnette d'alarme quant aux risques que pourrait provoquer le ressentiment qui y règne. Taux de chômage élevé, manque d'infrastructures économiques, absence de perspectives de développement économique et social et surtout l'inadaptation des politiques publiques appliquées sont autant de facteurs qui plongent le sud de l'Algérie dans un bouillonnement permanent. Une situation qui exige des autorités du pays la nécessité de revoir de fond en comble les choix politiques, économiques et le mode de gestion en direction de cette région. Le mouvement opéré à la tête de ces wilayas devrait être accompagné de mesures urgentes et sérieuses.