Après avoir épuisé toutes les voies de recours, une soixantaine d'entrepreneurs se sont déplacés, hier, à la maison de la presse Tahar Djaout (Alger) pour interpeller, par le biais de la presse, le président de la République sur la situation du blocage à laquelle ils font face. Tout a commencé en mai 2003, suite au séisme qui a frappé le centre du pays. L'Ofares, en tant que maître de l'ouvrage, a fait appel à ces entrepreneurs pour la réhabilitation et le confortement des bâtisses de la zone 6 (Sidi M'hamed, Belouizdad et Hussein Dey). La Caisse nationale du logement (CNL) a été désignée par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme comme pourvoyeur de fonds. Le montant global du chantier est estimé à 7500 millions de dinars, et 4500 millions de dinars ont, déjà, été versés par la CNL. Cependant, dès fin 2004, l'Ofares a cessé de payer les entrepreneurs, et ce, jusqu'à nos jours. Un entrepreneur explique : « En fin d'année 2004, l'Inspection générale des finances (IGF) a, après audit sur les comptes de l'Ofares, constaté un montant de 150 millions de dinars non justifié. » Ainsi, le ministre des Finances a instruit la CNL de ne plus alimenter les comptes de l'Ofares jusqu'à l'assainissement de ce trou. Résultat : ces entrepreneurs privés sont l'otages de la mauvaise gestion des deniers publics. « Nous sommes victimes d'un problème, qui oppose la CNL à l'Ofares, auquel nous sommes étrangers. Nous avons achevé les travaux depuis un an et demi et nous sommes aujourd'hui exposés à la faillite, faute d'argent », déplore un entrepreneur, qui appelle le chef de l'Etat à intervenir pour débloquer la situation. Nos interlocuteurs indiquent qu'un arrêté interministériel (Finances, Habitat et Intérieur) sera, en guise de solution, établi pour pouvoir couvrir le prélèvement des 150 millions de dinars effectué par l'Ofares. « Mais, on nous oblige encore à attendre jusqu'à la publication de l'arrêté dans le Journal officiel », regrette un autre entrepreneur, qui s'interroge : « Mais, sommes-nous responsables de ce prélèvement pour nous faire attendre des années ? C'est un problème entre deux institutions étatiques. » Les entrepreneurs ne comprennent pas, également, comment Ofares paie actuellement les entreprises engagées dans les travaux de La Casbah.