Avec la libéralisation du transport en commun pour le privé, nous avons cru que celui-ci allait alléger la charge sur l'Etusa qui ahanait. Ainsi, la flotte des véhicules du transport public privé était considérée comme un moyen de rescousse dans une ville telle Alger où, au regard du dense trafic, il n'est pas toujours aussi aisé pour l'usager de rallier une destination. Au fil du temps, nous apercevons que le dispositif mis en place pour réglementer le secteur du transport en commun privé révèle des dysfonctionnements au niveau du respect de la réglementation en vigueur. Rares sont les propriétaires de ce moyen de transport qui daignent obéir aux règles énoncées dans le cahier des charges du département concerné. Griller des arrêts facultatifs, bonder un véhicule jusqu'à le transformer en un étouffoir, humilier, voire injurier les usagers qui, parfois, sont sommés de descendre là où décident le chauffeur, déclencher des scènes houleuses... font partie du lot de la folie furieuse déchaînée par les exploitants au quotidien. L'anarchie règne, à dire vrai, en maître absolu au sein de cette corporation qui n'en fait qu'à sa tête. Le but est de renflouer la caisse au quotidien dans un maximum de rotations. Alors que le chauffeur manœuvre sa carrosse les écouteurs de son lecteur MP3 collés aux oreilles, le receveur s'affaire, quant à lui, à vociférer contre les usagers pour « avancer en arrière ou reculer en avant ». Toujours en infraction, il ne donne l'alerte à son binôme qu'à l'approche d'un barrage de police devant lequel il se fait tout petit. Plus, il ne manque pas de dire à son « client », debout aux premières loges, de ne pas montrer sa tronche au risque de se voir verbaliser par l'agent. Quant à l'horaire fixant la fin de service, c'est selon l'humeur du jour, car au-delà de 18h, l'usager a très peu de chance de dénicher un bus. Tout compte fait, la faoudha n'a que trop duré dans un secteur qui a besoin, plus que jamais, d'être rappelé à l'ordre par l'administration.