La caravane du livre de l'écrivain conteur Saddek El Kebir s'est rendue, hier, au cœur de la steppe Belabésienne, à Marhoum plus exactement, 143 km au sud de la ville de Sidi Bel Abbès. En ce jour de fête nationale où l'on célèbre Youm El Ilm (la journée du savoir), le fabuliste Saddek El Kebir a choisi, lui, d'aller à la rencontre des enfants de l'école Abar Ben Abou de Marhoum pour leur conter l'histoire de la très convoitée Khanfoussa. Bien loin, il est vrai, du tape-à-l'œil des cérémonies officielles marquant cette journée et de l'activisme néfaste de bon nombre d'associations culturelles, « convoquées » pour l'occasion. « Il est indispensable de raviver chez les enfants et les adolescents la joie du livre et de la lecture volontaire », plaide Saddek El Kebir dont la volonté ne semble être nullement entamée par les quelques imprévus, d'ordre strictement organisationnel, rencontrés lors de son séjour Belabésiens. « La lecture est considérée depuis une date récente de nouveau comme une des plus importantes facultés de base que chacun d'entre nous doit acquérir s'il veut en acquérir d'autres », a t-il d'ailleurs convaincu. Il fournit, pour ce faire, une approche dissemblable dans l'apprentissage du fait interculturel, à travers notamment la narration en halqa de contes pour enfants, à qui des livres seront offerts gratuitement avant le départ de la caravane. Les spectacles qu'il présente comprennent aussi bien des contes, en matinée, que des jeux à l'improviste et des lectures, l'après-midi, en direction des lycéens. « A Sidi Bel Abbès, le fait d'aborder des œuvres littéraires d'auteurs de la région comme H'mida Ayachi et Maissa Bey revêt un caractère particulier. Et c'est parfois désolant de voir que beaucoup de lycéens ne connaissent pas ces deux auteurs, alors qu'El Moqafaâ est sur toutes les langues, pour la simple raison que le nom de cette illustre lettré arabe est synonyme de zendaqa (athéisme). C'est hallucinant qu'on ne connaisse de lui que cet aspect. Que dire, enfin, au sujet de Kateb Yacine, Assia Djebbar, Mimouni et tous les autres ? » S'alarme le mentor de la caravane du livre. « Pour que la culture ne parte pas en lambeaux », dit-il, la caravane du livre a prévue de sillonner, à Sidi Bel Abbès, une dizaine de chef-lieu de daïras, de se fixer dans une vingtaine d'écoles et de lycées, pour embarquer autant d'enfants qu'il faudra dans le monde imaginaire des contes. La caravane sera à Oran au début du mois de mai.