Sur un nombre important de demandes, les offres de postes de travail demeurent insuffisantes. Les placements des jeunes diplômés universitaires et de la formation professionnelle ont enregistré une chute libre en 2012. Durant cette période, 5400 jeunes ont été placés dans le cadre du DAIP (dispositif d'aide à l'insertion professionnelle). Un tel volet est réservé, faut-il le rappeler, aux ingénieurs, licenciés et techniciens supérieurs, issus de la formation professionnelle. Comparativement aux exercices 2010 et 2011, le bilan de l'exercice précédent est maigre. Pour preuve, 11 000 jeunes ont été placés en 2010. L'année d'après, le chiffre avait pris une courbe ascendante pour atteindre les 20 500 placements. Ce volume sera divisé par quatre en 2012, au grand dam des jeunes diplômés qui ne savent où donner de la tête. Selon certaines indiscrétions, les pouvoirs publics qui ont mis un frein sur un tel dispositif, procèdent dans un premier temps à l'évaluation de la formule ayant crée une pléthore au sein de l'administration publique, où les jeunes ne pouvant continuer dans une précarité déguisée, réclament leur intégration. «Avec un maigre salaire de 15 000 DA, s'apparentant pour certains à un pécule, nous ne pouvons construire un avenir», diront de nombreux diplômés ne se considérant ni chômeurs ni travailleurs. D'autre part, le CTA (Contrat de travail aidé) qui consiste à embaucher un jeune, dont le salaire sera pris en charge conjointement par les pouvoirs publics et l'employeur du secteur économique (privé ou public) a connu une hausse. Passant de 591 contrats en 2010, il atteint 1017 CTA en 2012. La tendance est la même pour le système classique, c'est le recrutement par le biais de l'agence. Mais le rapport offre-demande reste déficitaire sachant que pour plus de 25 000 demandes, uniquement 13 000 demandeurs ont trouvé un travail en 2012. Pour avoir d'amples informations, nous avons tenté de joindre la direction de l'ANEM, en vain. L'on apprend, par ailleurs, que plus de 20 000 demandes de jeunes concernés par le DAIP demeurent en stand-by. Ce blocage, ne disant pas son nom, accentue la déprime des jeunes qui ne savent plus à quel saint se vouer. «Devant l'éternelle réponse, «nous n'avons rien à vous proposer» les nerfs des plus costauds sont mis à rude épreuve. Devant une telle situation, nous sommes dans l'obligation de prendre notre mal en patience. La patience a des limites», diront non sans dépit de nombreux jeunes rencontrés dans le hall de l'agence. «A quoi bon de faire des études supérieurs, pour se retrouver enfin de compte à la merci d'une bureaucratie ne pouvant se mettre à place des jeunes vivotant sur des charbons ardents?» s'interrogent nos interlocuteurs qui ne voient pas le bout du tunnel.