Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), un syndicat autonome, prépare une autre grève générale à partir du 13 mai. Le conseil national du Cnes se réunira la semaine prochaine pour déterminer la durée de ce débrayage et mettre au point les moyens pour la concrétisation de cette action. Pour connaître l'avis de l'ensemble des enseignants sur cette question, le syndicat a lancé un appel, il y a quelque jours, pour l'observation de deux journées de protestation suivie d'un arrêt de travail ponctuel. Des assemblées générales ont été organisées dans toutes les universités et les instituts à l'échelle nationale. Il a été demandé, à cet effet, aux enseignants de s'exprimer sur cette nouvelle initiative à travers un vote à bulletins secrets. « Les enseignants, dans leur globalité, doivent donner leur point de vu sur cette action. Sont-ils ou pas d'accord sur le principe d'aller vers une grève générale ? Ce sont les urnes qui trancheront la question. Le dépouillement aura lieu aujourd'hui », dira un représentant du Cnes. Si les enseignants votent en faveur d'une grève nationale, à ce moment les responsables du Cnes ouvriront un débat pour discuter de la forme que doit prendre leur action. « Les enseignants sont-ils pour une grève illimitée ou bien sont-ils pour un débrayage d'une semaine ou deux ? Ces questions seront à l'ordre du jour de la réunion du conseil national », diront les responsables du syndicat. Hier, les représentants du Cnes n'ont pas voulu avancer le taux de suivi concernant cette première journée de protestation, mais ils n'ont pas manqué de souligner que la protestation a été largement suivie et que le taux est très appréciable. La majorité des grandes universités ont été paralysées et les enseignants n'ont pas prodigué de cours. Ils ont préféré prendre part aux assemblées générales, aux rassemblements et aux différents sit-in observés à l'intérieur des campus. « Nous n'avons pas déposé de préavis de grève et nous n'avons pas appelé à un débrayage au sens propre du terme, mais plutôt à deux journées de protestation, les enseignants étaient libres de leur mouvement, cependant la majorité a opté pour un arrêt de travail pour se consacrer au vote et au débat. Le marasme qui règne à l'université pousse les enseignants à adhérer pleinement à notre action », explique un représentant du Cnes, qui estime que la démarche des enseignants vise beaucoup plus à alerter les pouvoirs publics quant à leur mécontentement vis-à-vis de leurs pratiques d'intimidation et surtout par rapport à la vague de pression dont ont été victimes certains membres de section du Cnes dans plusieurs wilayas du pays. « Certaines sections du Cnes ont été gelées abusivement sur une simple décision de l'administration. Nous dénonçons d'une manière énergique le comportement de la tutelle. Nous sommes un syndicat autonome et agréé qui a toujours respecté la loi », a souligné un responsable du Cnes. Sur le terrain, les universités ont été paralysées à Oran, à Boumerdès, à Béjaïa et à Alger. Les étudiants ont occupé les espaces verts... Les enseignants revendiquent en premier lieu une augmentation des salaires, un statut de l'enseignant et un logement décent et ont réitéré leur détermination à poursuivre leurs revendications justes et légitimes aux projets d'une université démocratique dans sa gestion, performante dans sa formation, ancrée dans la société et où l'enseignant constitue l'élément essentiel. Le Cnes a, pour rappel, observé du 25 février au 2 mars 2006 une grève générale, qualifiée de « grand succès » par ses animateurs, car massivement suivie.