Le déchaînement de la mer dans la nuit de jeudi à vendredi derniers a mis hors d'usage la digue du port de pêche et de plaisance de Tala Guilef, dans la région de Saket, sur la côte ouest de Béjaïa. Les autorités se sont déplacées hier sur les lieux pour constater de visu les dégâts survenus sur 100 mètres linéaires de la jetée principale faisant partie de cette infrastructure, dont on avait prévu la réception l'été prochain. Des dalles et des murs de garde ont été renversés, d'autres dalles en béton ont été soulevées par les eaux qui ont aussi déplacé des enrochements entiers. Des experts du Laboratoire d'études maritimes (LEM) ont été également sur les lieux pour tenter d'expliquer ce qui aurait pu fragiliser la digue conçue pour faire face à la furie des vagues. Pour voir clair, une simulation est suggérée par ce bureau d'études en même temps qu'il est fait appel à deux experts danois et français attendus à Béjaïa. En attendant l'expertise commandée, on s'en tient à la situation «exceptionnelle» occasionnée par des vagues de «14 à 16 mètres» qui se sont abattues sur une digue faite pour supporter la force de vagues «de 5 mètres». «Des vagues de 16 mètres, c'est du jamais vu sur les côtes algériennes», commentent sur-place des spécialistes. Au lendemain de la tempête, la direction des travaux publics a convoqué une réunion avec les responsables du BET LEM et des entreprises Meditram et Sotramest pour décider d'entreprendre des travaux d'urgence de protection et de sauvegarde du reste de la jetée, en agissant sur la brèche ouverte par la houle. Confié à un groupement d'entreprises algéro-turc, le projet de ce port de pêche et de plaisance a été lancé en 2008 sur la très prisée plage de Saket. Les embarcations qui y mouillent depuis l'achèvement de l'essentiel du chantier ont été épargnées par le déchaînement des vagues.