Les bénéficiaires des 60 logements LSP, réalisés au quartier Harkat de la ville de Bouira sont dans la détresse et ne savent plus à quel saint se vouer pour que leur problème soit réglé. En effet, cela fait presque deux ans qu'ils réclament vainement les clés de leurs logements auprès du promoteur. Une situation qui perdure alors qu'ils ont fourni toutes les pièces et suivi toutes les formalités dont le paiement de la totalité de la somme, versée au compte de l'entreprise. Ils ont même bénéficié de l'aide de la caisse nationale du logement (CNL). Sur les 60 bénéficiaires, six n'ont pas encore reçu leurs clés. Les logements ont été livrés en 2011. Dans un dossier complet, dont nous détenons des copies, les plaignants, avec toutes les pièces, y compris les bons de versement et de l'aide de la CNL, prouvent qu'ils sont bénéficiaires et propriétaires de ces logements. Aussi, ils se demandent pourquoi l'entreprise chargée du projet refuse toujours de remettre les clés à leurs propriétaires. Les plaignants expliquent qu'il s'agit là, d'une forme de «représailles», puisque, selon eux, «nous avons toujours dénoncé durant la période du lancement de ce projet les retards dans la réalisation, dont le projet avait été lancé en 2005». C'est probablement l'une des raisons qui a poussé le promoteur à ne pas remettre les clés et de traîner les bénéficiaires devant les tribunaux. Dans une requête adressée au ministre de l'Habitat, comme dernier recours après que toutes les voies légales eurent échoué, les signataires soulignent : «Nous avons signé un engagement avec le promoteur à propos des versements exigés sans que le maître de l'ouvrage ne nous remette de VSP (vente sur plan)». Un cas qui confirme de plus en plus l'anarchie régnant au niveau de cet organisme, la DLEP (direction du logement et des équipements publics), qui compte, rappelons-le, 14 personnes, dont le premier responsable, sous contrôle judiciaire, à la suite de l'attribution douteuse de marchés publics à Bouira. Les bénéficiaires accusent le promoteur de les avoir obligés à verser une autre tranche illégale. Chose réfutée par les bénéficiaires qui rappellent dans leur document que les clés des autres logements ont été livrées en 2011 en l'absence des autorités concernées. Ils relèvent encore que l'entreprise aurait procédé à la revente de leurs logements à d'autres personnes. C'est pourquoi ils demandent instamment l'intervention du ministre de l'Habitat afin de les rétablir dans leur droit légitime. Interrogé à ce sujet en présence de son avocat, le promoteur affirme que «cette affaire a été déjà portée devant la justice et les plaignants ont été déboutés».