La détermination des étudiants des langues étrangères à la faculté de Beni Messous, université Alger 2, de poursuivre jusqu'au bout leur débrayage, si la valorisation de la licence LMD au niveau de la Fonction publique n'est pas acquise, n'écarte pas le spectre d'une année blanche. Après deux mois de grève, les étudiants des départements langues étrangères (allemand, russe, italien, et espagnol) menacent le service de rectorat de «rester plutôt chez eux mieux que de reprendre les cours pour avoir un diplôme non reconnu par la Fonction publique». Même si l'espoir de reprendre les cours n'était pas écarté avant la réunion qui s'est déroulée, dimanche dernier à la faculté, en présence de la doyenne de l'université Alger 2, un représentant de la Fonction publique, le vice-doyen de la faculté, la responsable du domaine et les responsables des filières. Après cette réunion, les étudiants ont montré une grande mobilisation. Ils comptent ne pas reprendre les cours jusqu'à satisfaction de leurs revendications : le «fameux» point relatif à la valorisation de la licence LMD ou l'accès au master, sans condition. «Il n'y a aucune volonté de leur part pour résoudre le problème», a expliqué Mourad, étudiant en 3e année allemand. Et d'ajouter : «Dimanche dernier, on a compris que la licence LMD ne vaut rien», car les représentants «officiels» n'ont guère rassuré les étudiants sortant avec une licence LMD sur la valorisation de leur diplôme au niveau de la Fonction publique. Faisant allusion à l'absence de l'enseignement des langues, russe et italien, au lycée, Lakhdar, étudiant en 1re année s'interroge : «Que vais-je faire avec une licence en langue italienne ? On ne peut même pas espérer enseigner dans un lycée avec un bac+3.» Rencontrés hier, les étudiants grévistes nous ont confirmé la poursuite de la grève. «La grève continue ! Personne ne peut nous arrêter. Nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout. Tous les étudiants sont mobilisés.» Le spectre de l'année blanche ne fait plus peur aux grévistes : «Année blanche, c'est mieux que de se soumettre à une loi discriminatoire. Je ne comprends rien, il y a des universités dans d'autres wilayas où les titulaires de diplômes licence LMD ont accès direct sans condition au master. Pourquoi pas nous ? Pourquoi cette marginalisation ?» Pourtant l'administration a accordé 25 postes de master pour chaque filière, mais les étudiants en demandent plus et accentuent la pression. «Et les autres que vont-ils faire ? Alors qu'en début de notre cycle de formation, l'administration a promis à toute la promotion l'accès au master pour tout le monde, et sans condition.» Selon eux, les arguments avancés par les décideurs se limitent au «manque de salles pour accueillir un nombre qui dépasse les 25 étudiants et au manque d'encadreurs.»