En marge du lancement, hier à Chéraga, des 110 000 lignes de téléphone fixe sans fil (CDMA), le ministre des Postes et des Technologies de l'information et de la communication (PTIC), Amar Tou, et le PDG d'Algérie Télécom, Brahim Ouarets, ont partiellement dévoilé la stratégie de riposte en matière de tarification et de services de l'opérateur public de téléphonie mobile, Mobilis. « Je me réjouis de constater que la diversification des offres et la concurrence ont non seulement engendré une baisse des prix, mais aussi poussé les opérateurs à installer des cellules de marketing capables d'étudier les scénarios de riposte. C'est le cas d'Algérie Télécom, qui a préparé une batterie de mesures pour revenir à la charge », souligne Amar Tou. A ses côtés, Brahim Ouarets acquiesce, mais ne pipe mot. Le ministre revient à la charge : « Je sais que Mobilis passera incessamment à la facturation à la seconde, ses concurrents l'appliquent déjà à partir de la première minute ou de la trente-et-unième seconde, je ne peux pas vous dire comment Algérie Télécom l'appliquera, mais ce sera fait. » Cette fois, le premier responsable d'Algérie Télécom crache le morceau : « Ce sera pour le 1er octobre prochain. » Mieux encore, selon Brahim Ouarets, en plus de ce mode de facturation, les abonnés Mobilis verront l'irruption du Wap du MMS et de l'ensemble des services internet mobile à des prix concurrentiels. Pour ce qui est des tarifs, aucune indication n'a été donnée par les responsables de l'opérateur historique, qui collent, enfin, aux réalités de la concurrence qui veulent que ce type de données ne soient dévoilées qu'à la dernière minute. Même si rien n'indique qu'Algérie Télécom ira au-delà du simple alignement des prix, c'est avec un grand soulagement que les 300 000 abonnés de l'opérateur historique accueilleront la nouvelle. L'autre nouveauté qu'offre Algérie Télécom vient de la « démocratisation » du téléphone fixe, avec le lancement réussi du CDMA. L'offre est simple, il n'y a ni demande à formuler ni délais d'attente. Le riverain du Grand Alger, désirant acquérir une ligne de téléphone fixe, peut, en se présentant au niveau du centre Actel le plus proche, repartir avec un modem sans fil et une ligne activée dans la même journée. Les frais d'activation sont de 4095 DA et ceux de l'achat du modem de 17 000 DA payables en huit mensualités de 2000 DA. Les tarifs de l'abonnement et des communications sont absolument identiques à ceux du téléphone fixe (même si ces derniers sont revus à la hausse dès aujourd'hui). Actuellement, 320 000 lignes CDMA sont en exploitation à travers le territoire. Elles ont pour triple objectif de désenclaver les zones rurales, de diminuer le coût d'installation des câbles téléphoniques et de répondre à la croissance de la demande en matière de téléphones fixes (et par là même de satisfaire les demandes en attente) dans les zones urbaines, en réduisant les délais de connexion des abonnés. Identique en tout point à la ligne fixe, le CDMA offre la possibilité de transférer des données, de communiquer par fax et d'accéder à internet aux mêmes tarifs. Un appel d'offres pour la réalisation de 150 000 lignes CDMA a été lancé par Algérie Télécom pour livraison en 2005. A terme, ce seront 850 000 lignes qui seront déployées à travers le territoire. Août, mois synonyme de farniente et de congé, aura été dans son cru 2004 le mois de la téléphonie en Algérie, avec la multiplication des annonces et l'irruption de Wataniya, qui a totalement bouleversé la donne en faveur du consommateur.