Bien que d'importantes surfaces destinées à la culture de la tomate industrielle aient été abandonnées par les producteurs et que la mise en valeur du lac Fezzara avec ces 18 600 ha ait connu un grand retard dû à un système défectueux des canalisations des eaux pluviales, le problème de cession interne ou naturelle des terres ainsi que l'absence des actes de propriétés, l'agriculture dans la wilaya de Annaba connaît un regain de dynamisme ces derniers mois. Redynamisation que confirment les résultats sur le terrain avec, entre autres, la relance de l'arboriculture sur 74 ha, dont 17 en agrumes, la revalorisation dans le cadre de l'application du PNDRA, de 5370 ha dans les communes de Berrahal, Chorfa et El Eulma et l'extension de 2500 ha du périmètre irrigué. Une présence continue des cadres et un meilleur suivi des problèmes rencontrés par les exploitants des 133 972 ha de surface agricole, dont 43 850 en surface utile et 75 424 autres en forestière ont permis à la direction de l'agriculture d'atteindre les objectifs fixés. Outre une bonne pluviométrie enregistrée ces 2 dernières années pour beaucoup dans la régénération des nappes phréatiques et du réseau hydrographique, notamment les 3 plus importants cours d'eau de oued Seybouse, oued El Aneb et oued Rassoul, la mise à disposition de moyens financiers (1,69 milliard de dinars engagés en 2005) et matériels conséquents pour le travail de la terre et l'élevage sous toutes ses formes, y ont contribué. En sec (41 350 ha) ou en irrigué (2500 ha) la production en cultures herbacées (32 136 ha), celles pérennes (1469 ha) et les prairies naturelles (1890 ha) a dépassé les prévisions. Notamment en matière de céréales et légumes secs avec, en 2005, une hausse de 12%, alors que pour le maraîchage il a été enregistré l'équivalent de 5600 q. Ainsi, au moment où les 2501 ha du secteur agricole public dépérissent au fil des années faute de gestion rigoureuse, avec ses 56047 ha, le secteur privé multiplie les performances en terme de productivité. A ce niveau, l'on ne parle plus de disponibilité de semences, d'engrais et de produits phytosanitaires arguments tout trouvés pour justifier les médiocres productions des précédentes années. Même si le problème de 7646 dossiers transmis à la conservation foncière pour des actes de propriété n'ont toujours pas, pour la plupart, trouvé solution et que les producteurs de tomate industrielle aient été confrontés à une guerre du prix au kilogramme imposé par les transformateurs, les ambitions sont tout autre. Elles sont fixées sur les moyens à mettre en œuvre pour dépasser le cap des 19 q/ha atteints dans la production céréalière en 2005. « Nous avons tout mis en œuvre pour la concrétisation de cette ambition et de beaucoup d'autres non seulement en matière agricole, mais aussi dans les filières de l'élevage, apiculture et avicole. Un contact continu et régulier avec l'ensemble des animateurs nous a permis de recenser leurs problèmes et, pour la majorité, de les résoudre. Une présence assidue sur le terrain et une disponibilité entière de nos cadres et travailleurs nous ont permis d'atteindre ces premiers bons résultats. En ce qui nous concerne, ce n'est pas une fin en soi. Notre démarche se poursuivra et sera enrichie avec d'autres expériences ayant pour seul but le développement de la production toutes activités confondues », a indiqué M. Merakchi directeur des services agricoles de la wilaya de Annaba. L'élevage avec 90 582 têtes bovines et ovines dans la wilaya est un autre dossier sur lequel a planché la DSA. Ses cadres ne se sont pas limités à l'aspect préservation sanitaire du cheptel, même si en 2005, ils ont procédé à la vaccination de plus de 89 000 bovins et ovins contre différentes maladies dont la rage et que la production laitière a atteint les 12l par tête au lieu des 8 les précédentes années. Enregistrant avec satisfaction la création de nouvelles unités individuelles d'élevage augmentant le cheptel local de 747 têtes bovines et 4454 ovines, la DSA a planché sur d'autres objectifs. Il s'agit notamment des filières apicole, enrichie de 320 nouvelles ruches, oléicole, avec la plantation de plusieurs milliers d'oliviers, dont les 100 réalisés en février dernier par l'Anpep dans le cadre de la politique nationale de reboisement et arboricole avec de nouvelles surfaces destinées à la production des agrumes. L'autre performance réalisée par la DSA a consisté, en outre, à mettre un terme à la dilapidation sur la base de faux documents de terre agricole domaniale, à récupérer plus de 500 ha dans la commune d'El Bouni que des opérateurs privés prétendaient être leur propriété et qu'ils exploitaient depuis des décennies.