Le leader du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani, compte mener à bien la mission difficile que le chef de l'Etat lui a confiée : vérifier si son futur gouvernement dispose d'une majorité suffisante au Parlement. Rome (Italie) De notre correspondante Les Italiens qui ont voté, il y a exactement un mois, ne savent toujours pas qui les gouvernera. Car si le Parti démocrate (PD) a remporté la majorité des sièges à la Chambre basse, il n'en est pas de même au Sénat. En Italie, les deux Chambres ont le même poids institutionnel et sans majorité absolue au Parlement, le futur gouvernement risque de ne pas durer longtemps. Giorgio Napolitano a décidé de faire confiance à Bersani, l'invitant à tenter de regrouper autour de son Exécutif une alliance parlementaire solide qui soutiendra son programme. Le président de la République italienne, après s'être entretenu avec les chefs des différents partis politiques, a rejeté l'hypothèse d'un gouvernement de coalition, ce qui signifie qu'en cas d'échec du leader du PD, le pays pourrait retourner aux urnes dans quelques mois. L'Italie vit une période d'instabilité et les lenteurs qui retardent la nomination d'un nouveau gouvernement inquiètent le milieu des affaires. La confédération du patronat a exprimé sa préoccupation et invité les partis politiques à collaborer pour éviter au pays de nouvelles élections. C'est sur les épaules de Bersani, qui a entamé une série de consultations vendredi soir, que repose la responsabilité d'écourter cette phase d'incertitude politique. Les Italiens, touchés par la crise économique, regardent très anxieux du côté de la Grèce et de Chypre, et pressent leurs dirigeants politiques pour donner au pays un gouvernement. En attendant, le candidat au poste de Premier ministre promet «un gouvernement sobre et ouvert», dont la mission sera d'entamer des réformes pour faire sortir le pays du marasme économique et redonner confiance aux Italiens. Parmi les points cardinaux de son programme : la lutte contre la corruption, la moralisation de la vie publique et une loi pour réduire les conflits d'intérêt. Bersani a également affirmé qu'il ne ferait rien allant dans le sens «d'acheter des votes». Illusion à peine voilée, à l'ancien Premier ministre, Silvio Berlusconi, récemment mis en examen pour une autre affaire de corruption. Un ancien sénateur, Sergio De Gregorio, du parti Italia Dei Valori, avait empoché trois millions d'euros pour passer de l'IVD qui faisait partie de la coalition de gauche au pouvoir, à l'opposition de droite, provoquant la chute du gouvernement de Romano Prodi en 2008.