Le chef du gouvernement italien, Romano Prodi, a présenté mercredi sa démission au président de la République, Giorgio Napolitano, à la suite de l'échec subi lors d'un vote au Sénat sur la politique étrangère où sa coalition n'a pas recueilli la majorité suffisante, a annoncé l'agence italienne de presse Ansa. Aussi, Romano Prodi a fait adopter jeudi soir par les partis de sa majorité un pacte de gouvernement pour tenter de sortir de la crise. Ce programme de gouvernement "non négociable", en douze points, a été accepté par l'ensemble des leaders des partis du centre-gauche et de la gauche constituant la majorité de M. Prodi, a précisé le porte-parole, Silvio Sircana, à l'issue d'une réunion d'urgence de la majorité tenue au siège du gouvernement. Romano Prodi a "ainsi reçu un mandat fort pour continuer l'action du gouvernement", a estimé à la sortie de la réunion le ministre des Affaires étrangères Massimo d'Alema, dont la politique avait été sanctionnée mercredi par le Sénat, où deux voix ont manqué au camp gouvernemental, entraînant la démission immédiate du Premier ministre. Les douze points du programme imposé par l'ancien président de la commission européenne aux neufs partis de sa coalition vont du respect des engagements internationaux de l'Italie, notamment en Afghanistan, à une politique vigoureuse en faveur "de la culture, l'école,l'Université, la recherche et l'innovatiuon" ainsi qu'au développements des infrastructures et notamment celui de la très discutée liaison ferroviaire Lyon-Turin, a détaillé l'agence Ansa. "Il y a un plein accord de tous pour confirmer une entière confiance à Romano Prodi et un engament total à un soutien loyal et fort de la part de tous les groupes parlementaires" a déclaré Piero Fassino, leader des démocrates Sociaux (DS) l'une des composantes majeures du centre-gauche de Romano Prodi. "C'est un grand résultat" et "un bon compromis" a affirmé Oliviero Diliberto, secrétaire des Communistes Italiens. Fort de ce soutien renouvelé des groupes parlementaires de sa majorité M.Prodi aborde en position de force l'entretien qu'il doit avoir vendredi avec le président de la république Giulio Napolitano pour résoudre la crise. Conformément à la constitution et sitôt annoncé la démission de M.Prodi M.Napolitano a entamé jeudi matin des consultations avec l'ensemble des forces politiques. Ces consultations se poursuivront vendredi et M. Napolitano devra décider s'il confirme M.Prodi à son poste et lui demande de solliciter à nouveau la confiance des deux Chambres du Parlement. De son côté, le président italien Giorgio Napolitano a mené jeudi ses premières consultations pour trouver une issue à la crise ouverte la veille par la démission du chef du gouvernement Romano Prodi, après un vote négatif du Sénat sur sa politique étrangère. M. Napolitano, qui a commencé ses entretiens dans la matinée avec les présidents des deux Chambres Franco Marini, issu du centre-gauche, et Fausto Bertinotti, issu des communistes, a plusieurs options devant lui, dont la convocation de nouvelles élections. Il peut aussi charger Romano Prodi de former une autre équipe ou renvoyer le gouvernement devant le parlement pour un vote de confiance. Celui-ci s'avérerait très serré, car la majorité de centre-gauche, éclatée en une dizaine de partis qui vont des communistes aux centristes catholiques, ne compte qu'une voix d'avance sur la droite au Sénat. Giorgio Napolitano a poursuivi ses consultations jeudi après-midi avec des chefs de groupes parlementaires et doit continuer vendredi, notamment avec les anciens présidents de la République.