Le porte-parole du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabou, a été, hier après-midi, l'invité des étudiants de l'université de Tizi Ouzou pour animer une conférence-débat à l'occasion de la célébration du 26e anniversaire du printemps berbère d'avril 1980. D'emblée, M. Tabou affirme que cette date « a jeté les jalons de la construction démocratique ». Se félicitant de l'opportunité d'une telle rencontre à l'université, il précise que « le débat construit la société et déconstruit le pourvoir en place », notamment lorsqu'il s'agit d'un régime qui « impose la paix par la domination et non par la négociation ». En ce sens, l'orateur rappelle « l'occasion ratée » en 1994, lorsque le FFS « avait initié le contrat de Rome ou en appelant à la tenue d'une conférence nationale pour la paix à Batna ». « En retour, dénonce-t-il, nous avions été traités de harkis et de traîtres à la nation. » « Pourtant, cette démarche, visant la paix, avait deux fondements : le contrôle du processus et la garantie des résultats », précise M. Tabou, qui affirme que son parti avait appelé, à l'époque, « à l'institution d'une enquête internationale sur les crimes commis en Algérie et à la désignation de rapporteurs onusiens spéciaux relativement aux cas de torture et de disparition forcée ». Au passage, le conférencier dénonce « la charte qui interdit aux repentis et graciés de faire des révélations sur ce qui s'est passé, au risque de se voir condamnés par la justice ». « Un procédé par lequel le système élargit sa clientèle », conclut-il.