La cause de cette protestation est l'assassinat d'un trentenaire. Des citoyens demandent le départ de la famille du meurtrier. La cité Beni Mouimène, d'une population de 20 000 âmes, située sur les hauteurs de la ville d'El Affroun et qui en dépend administrativement, a vécu une semaine de colère, d'indignation et de protestation, à la suite de l'assassinat, à l'arme blanche, d'un jeune trentenaire, natif du quartier. Les faits remontent à la soirée du jeudi dernier. Il était 21h30 lorsqu'une rixe, opposant trois frères, issus d'une même famille, à la victime, tourne au drame. A la suite de cet événement tragique, qui a vu l'assassinat du jeune homme, les habitants de la cité sont sortis dans la rue pour protester contre l'insécurité qui règne dans cette agglomération et exiger que tous les membres de la famille, dont sont originaires les présumés meurtriers quittent la commune d'El Affroun. «Nous demandons aux autorités locales et de wilaya d'expulser dans les plus brefs délais cette famille de la ville d'El Affroun», a déclaré sur un ton menaçant un habitant du quartier. «Depuis son installation à Beni Mouimène, des membres de cette famille ont causé beaucoup de torts aux habitants», ajoute un quinquagénaire. Au regard de la situation explosive qui régnait et le soulèvement de la population qui exigeait le départ de tous les membres de la famille mis en cause dans les faits, des renforts de la gendarmerie ont été dépêchés sur les lieux. 500 gendarmes, selon des témoins de la cité, ont été déployés dans plusieurs endroits du quartier de Beni Mouimène pour faire face à tout éventuel débordement de la population. «Nous insistons pour que la famille de ou des auteurs du crime quitte définitivement la ville», criaient les protestataires. Les autorités locales ont appelé à plusieurs reprises au calme mais en vain. Les habitants de la cité Beni Mouimène ne décoléraient pas. Selon un élu local, et pour apaiser les esprits, le wali aurait instruit les responsables locaux de faire déménager la famille en question et de l'installer dans un autre endroit hors de la ville d'El Affroun. Plusieurs lieux ont été passés en revue, afin d'accueillir cette famille, originaire, selon leurs voisins, de la wilaya de Tissemssilt, et installée depuis 1996 dans la cité. Bou Roumi, Oued Djer, Haouch Chouhada, ont été proposés, mais les habitants de ces localités y ont opposé un niet catégorique. Finalement et après plusieurs réunions des responsables locaux et sous la pression de la population qui ne voulait rien lâcher, il a été décidé d'expulser la famille des mis en cause de la ville d'El Affroun. Après le départ de tous les membres de la famille, composée de trois filles et de cinq garçons, et pour effacer toute trace et ne laisser aucun souvenir leur rappelant cette famille, la population de Beni Moumène a démoli la maison qui l'abritait. Sur les lieux, au milieu des gravats, une grande plaque a été plantée et sur laquelle a été écrit : «Place de la victoire».