Plusieurs correspondances ont été adressées aux services concernés pour accélérer les chantiers en suspens et offrir le minimum de commodités aux habitants de cette nouvelle cité. Construite dans le cadre des programmes de logements socio-participatifs (LSP), sur les hauteurs de la ville d'El Affroun, dans la wilaya de Blida, la nouvelle cité du 20 août se compose de 18 immeubles, dont un qui sera réceptionné vers la fin du mois en cours, alors que les travaux d'un autre immeuble sont encore loin d'être achevés. C'est dire que les bénéficiaires de ce projet de 118 logements ne sont pas encore au bout de leurs peines. Outre le retard accusé dans la réalisation de ce programme, confié à l'agence foncière de Blida, il reste encore des travaux non encore finis, comme les escaliers donnant accès aux immeubles. Les bénéficiaires qui occupent les logements finis (depuis deux mois) ou ceux qui attendent la livraison de leurs biens, organisés au sein d'un comité de la cité installé récemment, se démènent chaque jour, avec leurs propres moyens, pour améliorer le cadre de vie dans leur cité. Ainsi, plusieurs correspondances ont été adressées aux autorités locales et aux services concernés pour accélérer les différents chantiers en suspens et offrir le minimum de commodités aux habitants de cette nouvelle cité. Toutefois, ces correspondances sont restées lettre morte. Face à l'insécurité qui règne, la nuit surtout, les habitants souhaitent ériger une clôture autour de la cité, en fixant deux entrées. «Cela permettra au gardien de filtrer les entrées et d'interdire l'accès aux étrangers, particulièrement ceux en voitures et qui constituent un danger pour nos enfants», déclare un habitant. Des automobilistes de la cité Beni Mouimene n'hésitent pas à prendre un raccourci pour regagner le centre-ville en passant par cette nouvelle cité. Des ralentisseurs seraient souhaitables pour éviter le pire, espèrent les habitants. Par ailleurs, des incursions de délinquants ont été signalées à plusieurs reprises à l'intérieur de la cité même. «Plusieurs fois, la cité a été le théâtre de bagarres à l'arme blanche entre bandes rivales venant de quartiers limitrophes», déplore le gardien de la cité du 20 Août. Un autre danger guette les occupants des immeubles, celui des robinets d'arrêt d'alimentation en gaz naturel, installés par les citoyens eux-mêmes et dont un bon nombre 'est pas encore raccordé aux compteurs. «L'entreprise sous-traitante, chargée de ces travaux par Sonelgaz a fait un travail qui risque de provoquer un drame», craint un enseignant, habitant de la cité. L'environnement de ce quartier est lui aussi altéré par la présence de trois décharges sauvages qui se forment aux alentours immédiats de la cité et qui enveniment déjà la vie des citoyens. La nuit tombée, des meutes de chiens, probablement porteurs du virus de la rage, venant de la forêt de Beni Mouimene, font, pour ainsi dire, des «descentes» dans la cité, avec tout ce que cela peut induire comme risques sur la santé des habitants. «Nous avons saisi les services de l'APC pour procéder à un abattage de ces chiens, en vain», affirme un riverain. La cité en question ne dispose d'aucun espace de jeux pour les enfants. Les placettes, lieux de détente, sont mal bâties, avec des jets d'eau érigés anarchiquement ici et là et qui ne fonctionnent même pas. «Il n'existe aucun espace vert. Que du béton !», déplore un écolier à côté d'une source d'eau déversant sur le sol et provoquant ainsi d'innombrables mares d'eaux stagnantes. Aussi, les habitants de cette cité, construite sur une pente, redoutent, en hiver, les éboulements, surtout que le voile dressé face à la colline de Beni Mouimène ne suffit pas pour contenir la boue. Livrés à eux mêmes, les habitants de la cité en question interpellent les responsables de l'agence foncière de Blida ainsi que les autorités locales pour trouver des solutions aux nombreuses tares constatées au niveau de leur lieu d'habitation. Soucieux pour leur sécurité et celle de leurs enfants, les riverains souhaitent aussi l'installation d'une sûreté de proximité afin de minimiser les risques d'agressions. De même, une salle de soins serait nécessaire pour éviter les longs déplacements, juste pour une injection ou un vaccin pour les bébés.