Le dossier technique relatif au lancement du processus d'exploitation, par les opérateurs de la téléphonie mobile, de la licence 3G est finalisé. Cette annonce a été faite hier par l'APS, reprenant les déclarations du chef du groupe mixte regroupant le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (MPTIC) et l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) chargé de l'élaboration de ce dossier. Contacté par le même canal, Zoheir Meziane, conseiller du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, chargé de la communication, a confirmé l'information, précisant que le choix de la bande de fréquences nécessaire à cette technologie «a également été fait». Cependant, aucune date précise n'a été divulguée pour le lancement effectif de la 3G en Algérie, préférant réserver l'exclusivité au ministre du secteur. Et pour justifier le retard, Zoheir Meziane trouve une formule toute faite : la vision du ministère de la Poste et des TIC par rapport au haut débit, le très haut débit, la 3G et la LTE «est claire, ne souffre d'aucune ambiguïté et ne fait l'objet d'aucune hésitation à introduire cette technologie en Algérie». L'Algérie a pris du retard pour le lancement de la 3G qui est présente dans des pays beaucoup moins avancés, comme le Mali, le Kenya, la Somalie et la Mauritanie, pour ne citer que ceux-là. Dans une récente déclaration au journal El Khabar (30 mars 2013), Younès Grar, consultant en TIC, a imputé le retard à «l'absence d'une vision claire des pouvoirs publics». Selon lui, «techniquement, il n'y a pas de problème, parce que les solutions techniques et matérielles sont disponibles». L'expert a ajouté : «Il y a un problème dans la détermination de ce que nous voulons exactement et cela est évident dans les déclarations contradictoires qui ont accompagné le dossier. Tant qu'il y a un manque de transparence, nous allons assister au retard de ce projet.» D'autres experts soulignent qu'il est urgent pour le gouvernement de dire si les télécommunications et les TIC sont une priorité ou non. En fait, la bonne question est de savoir s'il y a un ou plusieurs centres de décision dans cette affaire. Lisons ce que disait Boudjemaâ Haïchour, ministre du secteur en 2008. Notre retard s'explique par «la nécessité d'étudier les expériences internationales dans le domaine de la 3G et la 4G et de définir les recommandations quant à la stratégie à adopter pour l'introduction de cette nouvelle technologie». En 2008, nous étions en retard. Que dire en 2013 ? L'actuel ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, a annoncé quelques années après que les opérateurs de téléphonie mobile ne se verront accorder la licence 3G qu'après le règlement du dossier de l'opérateur Djezzy. Ce retard a aussi créé une situation inédite sur le marché : des terminaux compatibles 3G, mais sans débit 3G ! Les opérateurs de téléphonie mobile sont en avance sur les politiques. Nedjma propose une tablette 3G+ et une puce à 18 900 DA et Mobilis une clé internet compatible 3G+.