L'enseignement de la langue amazighe dans la wilaya de Bouira est loin d'être généralisé. Depuis qu'elle a été reconnue comme langue nationale par la Constitution, tamazight peine à trouver sa place. Les moyens pédagogiques permettant son développement promis par le ministère de l'éducation n'ont pas suivi. Sur les 681 établissements scolaires, tous paliers confondus, que compte la wilaya, seuls 156 d'entre eux dispensent des cours de tamazight dont 104 écoles primaires, 40 CEM et 12 lycées, selon le rapport présenté récemment par la direction de l'éducation nationale devant les membres de l'APW. Il faut souligner que ces établissements où tamazight est enseignée se trouvent en grande partie dans les régions berbérophones de la wilaya. Cela démontre qu'un long chemin reste à parcourir pour voir la majorité, pour ne pas dire la totalité, des élèves de Bouira étudient cette langue nationale. Quant à l'encadrement pédagogique, il existe actuellement 179 enseignants répartis sur 156 établissements, dont 58 au primaire, 101 au collège et 20 dans le cycle secondaire. Après cet état des lieux sur l'enseignement de tamazight à Bouira, des élus, du moins ceux du FFS et le MPA, «ont dénoncé l'injustice faite à l'égard de cette langue». Ces membres de l'APW ont demandé la suppression des fiches de vœux que les établissements soumettent aux élèves quant à leur désir ou rejet d'étudier tamazight. En fait, déplore-t-on, pour ceux qui refusent de suivre les cours de la langue amazighe n'ont qu'à remplir et déposer la fiche en question au niveau de leur établissement sans légalisation à l'APC, alors que ceux qui acceptent de l'étudier sont contraints de passer le service de l'état civil pour légaliser le document jugé discriminatoire. En répondant aux questions des élus à la fin de session, le premier responsable de la wilaya n'a pas soufflé mot sur la question.