Le mois d'avril est déjà là sans que le consortium japonais en charge de la réalisation du tronçon de l'autoroute Est-ouest ne livre la partie de djebel Ouahch, considérée, à juste titre, comme étant la plus rude de ce qui est appelé «le chantier du siècle». Pourtant, au cours de sa visite à Constantine effectuée au mois de février dernier, Abdelmalek Sellal avait sommé l'entreprise japonaise Cojaal de livrer le tronçon Constantine - Skikda, avant la fin mars. En inspection sur les lieux, le premier ministre n'avait pas caché son mécontentement quant au retard enregistré dans les travaux de réalisation de ce segment autoroutier et menacé, en outre, de prendre les mesures nécessaires si ce délai fixé à l'entreprise japonaise n'était pas respecté. A cet effet, Sellal s'est engagé, ce jour là, à régler le problème de l'arriéré de paiement invoqué par les responsables de Cojaal «dans les quinze jours» exigeant, en contrepartie, la livraison des 30 km restants de l'autoroute Est-ouest, sachant que 35 km (entre Aïn Smara et El M'ridj) ont déjà été achevés. Or, le jour de la visite du premier ministre, soit le 16 février 2013, l'entreprise nippone avait encore pas mal de travaux à réaliser, dont 300 000 m3 de remblais et 15 km de béton bitumeux. Partant, certains s'étaient interrogés, à ce moment là, si Cojaal allait pouvoir terminer dans les délais impartis. Et tant que ce tunnel n'est pas encore réceptionné, la mise en service du tronçon de l'autoroute reliant Constantine à Skikda et Annaba sera, partant reportée à une date ultérieure. Chose que les autorités centrales semblent avoir du mal à accepter de la part des japonais auxquels le gouvernement a accordé les équipements nécessaires ainsi que des moyens financiers conséquents. Pour le premier ministre, tout comme pour le ministre des travaux publics, les Japonais «n'ont aucune excuse» pour ne pas achever les travaux conformément aux délais fixés. Pour leur part, les Japonais sont réputés pour leur minutie et leur travail soigné, d'où probablement le retard enregistré dans la livraison du segment restant de Djebel Ouahch, sachant que sur cette partie du terrain les nippons sont tombés sur un os en s'attaquant à un terrain truffé de glissements de terrain notamment. A cet effet, d'aucuns estiment qu'il vaut mieux réceptionner un tronçon fiable, où les travaux ne souffrent d'aucune anomalie qu'une autoroute, -impatiemment attendue également par les automobilistes-, entachée de bricolage.