C'est un art martial d'autodéfense sans armes qui se pratiquait 3000 ans av. J-C en Afrique du nord. Des iconographies de ce sport de combat amazigh ont été retrouvées en Egypte et en Libye. L'association sportive les Etoiles montantes d'Ighil Oumced a organisé vendredi 22 mars, en collaboration avec le Club sportif amateur (CSA) Cobra, un stage technique de l'art martial amazigh Tazouri n'Tammazla à l'école du village, dans la commune de Chellata. Prés d'une centaine d'athlètes pratiquant ce sport de combat, affiliés à l'association sportive Talwit de Chellata, au CSA Ath Djemhour (Amalou), au CSA Scorpion de Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou) et aux clubs organisateurs ont participé à ce regroupement. Celui-ci a été encadré par le marocain Hassan Elouimi, fondateur de cet art martial amazigh, et supervisé par l'allemand Cristian Vöttiner, président de l'Association internationale de Tazouri n'Tammazla, reconnue officiellement, informe-t-on, par la Fédération internationale de Budo Kobudo. La cour de l'école primaire Benmouhoub Bachir d'Ighil Oumced grouillait de jeunes filles et garçons en kimonos portant des logos et inscriptions en Tifinagh. Encadrés par le professeur Benkerrou Ahmed, titulaire d'un 1er degré en Jujitsu, ils observaient attentivement les démonstrations de leur enseignant avant de monter sur le tatami, deux par deux, pour les exercices pratiques. Cristian Vöttiner s'est dit très surpris par l'ambiance et l'engouement de la jeunesse kabyle pour ce sport. Amarouche Seghir et Zahir Benbekkou, présidents, respectivement, des Etoiles montantes d'Ighil Oumced et du CSA Cobra, basé au village Colonel Amirouche (Akbou), affirment que l'objectif de ce genre de stage technique interclubs consiste à structurer ce sport de combat amazigh dans la willaya de Béjaïa, créer par la suite une fédération et constituer une équipe nationale devant représenter l'Algérie dans les compétitions internationales. Hassan Elouimi, 5e Dan en Jujitsu, a animé la veille une conférence à la maison de jeunes d'Akbou sous le thème «histoire et perspectives de Tazouri n'Tammazla» au cours de laquelle il a tenté de faire découvrir à une assistance nombreuse ce sport de combat amazigh. Auteur d'un livre traitant de la question, le conférencier a projeté sur écran des séquences d'un DVD pour illustrer quelques techniques typiques et expliquer les règlements. «Tazouri n'Tammazla veut dire art du combat en berbère. C'est un art martial d'autodéfense sans armes qui se pratiquait 3000 ans av. J-C en Afrique du nord. Des iconographies de ce sport de combat amazigh ont été retrouvées en Egypte et en Libye. C'est une culture sportive que nous devons promouvoir et généraliser à toute l'Afrique du nord», soulignera-t-il en substance.