Il s'agit d'un problème de centaines de bénéficiaires qu'il faut régler équitablement et au plus vite. «Cela fait 25 ans que nous avons acquis ces lots, mais jusqu'à ce jour, nous ne pouvons bénéficier ni de nos terrains ni des actes d'achat que nous n'avons cessé de réclamer auprès de l'agence foncière, en dépit de tous les documents fournis», réclament les bénéficiaires de lots à bâtir sur le site d'El Menia. Constitués en association, ces derniers ont entrepris toutes les démarches pour faire valoir leurs droits, allant jusqu'à saisir le wali de Constantine à travers de nombreuses demandes d'audience restées sans suite, selon leurs affirmations. Leur histoire remonte au 28 novembre 1988 où suite à une annonce de l'OPGI et de l'agence de gestion et de régulation foncière urbaine de la wilaya de Constantine (AGRFUW) les concernés ont postulé pour l'achat de lots de terrain sur le site précité. «Nous tenons à vous préciser que nous sommes 727 bénéficiaires, dont 70% ont payé la totalité des montants, alors que 30% ont effectué un versement de 10% ; les ordres de versement bancaire à la BEA et la BDL sont toujours là pour le confirmer», atteste Mohamed Chérif Messelem porte-parole de l'association des bénéficiaires du lotissement El Menia, dans une lettre adressée au Premier ministre Abdelmalek Sellal et dont nous détenons une copie. Selon ce dernier, le problème a commencé en 2005, lorsque l'agence foncière de la wilaya a projeté de réaliser un projet de pôle urbain sur le site d'El Menia. Un projet qui inquiète sérieusement les bénéficiaires, qui n'ont pas obtenu leurs actes de vente bien que la plupart d'entre eux se sont acquittés de la globalité du montant. «Le vrai problème réside en effet dans ces actes que nous n'avons cessé de réclamer conformément à la loi et que l'agence foncière refuse toujours de nous délivrer pour des raisons qu'on ignore ; car sans ces documents on ne pourra ouvrir droit à aucune indemnisation ; c'est le grand obstacle auquel nous faisons face et à cause duquel nous avons été déboutés récemment par la justice», précisera notre interlocuteur qui affirme ne pas comprendre l'attitude du directeur de l'agence foncière. «Ce responsable nous a promis de nous restituer notre argent, avant de nous proposer des terrains dans d'autres sites, puis il se rétracte et refuse même de nous reconnaître comme bénéficiaires», déclare-il. Les concernés soutiennent qu'ils ne font que réclamer leurs droits à travers l'obtention de leurs actes de propriété conformément à la loi. Interrogé sur ce problème, le directeur de l'agence foncière, Nouredine Boudemagh, précisera en premier lieu que son organisme ne peut délivrer aucun acte tant qu'il n'y a pas de certificat de conformité pour ce lotissement qui est déjà ceinturé par des constructions privées et des constructions illicites. «En fait, sur les 720 lots de terrains du lotissement d'El Menia, on a recensé 320 réservataires, dont 30 seulement ont payé la totalité du montant au prix du mètre carré de l'époque. En conséquence 400 lots sont restés sans réservataires», notera-t-il. Le même responsable a révélé que sur décision du conseil d'administration de l'agence foncière de wilaya et du wali de Constantine prise en 2010, il a été procédé à l'annulation de tout le lotissement d'El Menia. «Ce site est destiné à recevoir le projet d'un grand pôle urbain conformément au plan directeur d'aménagement d'urbain de la ville (PDAU), et qui sera concrétisé au profit de la wilaya suite au concours national et international initié par l'agence foncière ; un projet que cette dernière a présenté récemment lors d'une rencontre tenue à l'hôtel Novotel», affirme-t-il. Questionné sur la situation des bénéficiaires de lots de terrain sur le même site, le directeur de l'agence foncière a fait savoir qu'il a reçu leurs représentants et leur a soumis deux propositions. «Nous leur avons affirmé que s'ils veulent rester sur le site d'El Menia, ils seront bénéficiaires en priorité de logements promotionnels pour eux et pour leurs enfants ; par ailleurs s'ils désirent bénéficier de lots de terrains dans d'autres sites, ils n'auront qu'à nous soumettre leurs demandes qui seront étudiées par l'agence», a-t-il déclaré. Il précisera qu'une cinquantaine de demandes parmi ces derniers ont été reçues par son organisme. «Nous ne pouvons rien décider à l'heure actuelle, car nous n'avons pas reçu encore la réponse de tous les concernés, même parmi une soixantaine de personnes qui nous ont poursuivis en justice et pour lesquels nous maintenons toujours la porte ouverte en signe de bonne foi de notre part», conclut-il.