Le projet de l'usine Renault est entré dans sa phase pratique avec l'installation en cours de sous-traitants, d'après Arnaud Montebourg, ministre français du Redressement productif. «Nous sommes passés aux travaux pratiques et travaillons à ce que les entreprises françaises et algériennes se rejoignent, et qu'autour de Renault puissent s'installer des sous-traitants en Algérie et faire l'apprentissage de la fabrication des pièces qui seront assemblées à Oran», a fait savoir hier M. Montebourg, cité pars l'agence APS. Il intervenait après l'entretien qu'il a eu à Paris avec le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Cherif Rahmani, en visite de travail en France. Affirmant que «cela représente un travail de conquête de tous les savoir-faire», le ministre socialiste a encore souligné que «notre effort commun est de faire en sorte que tout le monde soit gagnant : la France, l'Algérie, Renault et Oran», lieu d'implantation de la future usine. Interrogé sur la date d'entrée en production de l'usine, le ministre français est resté vague, disant que «nous sommes en train de travailler avec les gens de Renault, les entreprises algériennes et françaises», pour être dans les délais. M. Rahmani a, quant à lui, estimé qu'une école de formation, installée près de la future usine Renault, fournira des ingénieurs pour Renault-Algérie ainsi que pour les sous-traitants locaux. «Cette école ne se contentera pas uniquement de former pour les composants lourds, mais également pour les équipements, les composants et tout ce qui gravite autour de l'automobile», a déclaré le ministre algérien. L'usine Renault, dont les travaux seront lancés en septembre prochain, prévoit la production de 75 000 voitures par an, avant de passer à 150 000 unités/an, dont une partie sera destinée à l'exportation. L'usine produira des véhicules avec un taux d'intégration de la production nationale de 20 à 25% dans une première étape et qui pourrait passer à 60% avec l'intégration des segments pneumatiques et vitrage. Le démarrage effectif de la fabrication des véhicules de la marque Renault en Algérie devrait intervenir dans les 14 mois qui ont suivi la création, en janvier dernier, de la joint-venture baptisée «Renault Algérie Production». M. Montebourg a par ailleurs relevé qu'il y a «beaucoup d'entreprises françaises qui veulent revenir travailler en Algérie, s'y établir, nouer des accords et des partenariats de long terme». C'est le cas des secteurs des transports et de la construction. «Ce qui est un partenariat gagnant-gagnant entre la France et l'Algérie là encore. Ce qu'on a fait chez Renault, on le fait dans le ferroviaire, la construction et dans beaucoup d'autres domaines», a-t-il conclu.