La Résorption de l'habitat précaire (RHP) a nécessité des efforts inouïs et des sommes faramineuses à l'Etat. Les deux opérations d'éradication, qui ont eu lieu en 2003 et tout juste cette semaine, ont permis de reloger près de 2000 familles dans des cités considérées des fleurons de l'architecture moderne. Mais cela semble superflu, puisque les menus fraudeurs, spécialisés dans les constructions illicites continuent de donner du fil à retordre à l'Etat. Selon le wali, à l'occasion de la seconde journée de la session de l'APW le 18 avril, au moment même de la « dégourbisation », des informations lui sont parvenues, faisant état de récidives, notamment dans la cité de fortune de Zaria et même de cas improvisés sur le site de la démolition récente, et ce, en dépit d'une surveillance des lieux. Théoriquement, il ne restait du dernier recasement que deux cas à réétudier et voilà que ce sont plus de 30 familles in situ avec smala et bagages. La résurgence de ce phénomène, qui renaît comme par enchantement de ses gravats, tel le phénix de ses cendres, est le fait d'une catégorie sociale issue surtout du monde rural, qui, manifestement, met en avant la malice paysanne tant que l'Etat continue de « reloger ». Un cercle vicieux qui fait que le pas de porte du F2 est déjà mis en vente au prix de 33 millions de centimes, selon le wali, qui semble oublier par ailleurs que 200 F2 et F3, attribués dans le cadre du logement social locatif, sont inoccupés à ce jour, probablement en attente d'une « cession » plus juteuse par d'indus bénéficiaires. Si les textes régissant le relogement existent et sont clairs quant au caractère répressif à l'endroit de ceux que des enquêtes approfondies révéleront ultérieurement positifs, c'est-à-dire possédant ou ayant déjà possédé un bien immeuble, par contre la législation reste muette devant des cas similaires dans le logement social. Néanmoins, le wali fit part de mesures exceptionnellement répressives à l'encontre des « bâtisseurs de la nuit », indiquant qu'une circulaire interministérielle sera promulguée incessamment dans ce sens. Enfin, reprenant quelques passages du discours du président de la République à Constantine ayant trait aux bidonvilles, le wali a été on ne peut plus clair à cet égard, mettant le P/APC de Djelfa devant ses responsabilités.