La direction du tourisme de la wilaya de Annaba a enregistré 188 demandes d'investissement dans le secteur hôtelier. Après l'étude préliminaire des dossiers, 134 demandes ont été acceptées. 86 d'entre elles concernent des projets au niveau de la zone d'extension touristique (ZET) de la corniche, 9 à Sidi Salem, 8 à Chetaïbi, 6 à Seraïdi et 25 autres dans les communes de Annaba, El Hadjar, Berrahal et El Bouni. « Toutes ces demandes seront traitées d'abord au niveau local, puis seront transmises à l'Agence nationale de développement du tourisme (ANDT). Cette dernière a récemment installé une commission consultative à laquelle sera confiée l'étude exhaustive des dossiers », a précisé M. Sekfali, directeur du tourisme de la wilaya de Annaba. Une fois mis en route, ces projets renforceront les capacités d'accueil. En effet, en matière d'établissements hôteliers, la wilaya compte 42 hôtels, dont 14 classés avec une capacité d'accueil de 1637 lits et 28 autres non classés avec 1544 lits. « Les capacité d'accueil dans notre wilaya sont très en deçà des besoins. Une ville aux atouts touristiques d'une importance non négligeable a besoin d'investissement dans le secteur de l'hôtellerie. Que représentent les 3181 lits par rapport aux 81 000 que compte le secteur au niveau national ? Une grande partie des établissements existants sont à mettre à niveau », a souligné le responsable. Aux fins de débattre de tous ces aspects, une réunion s'est tenue le 15 janvier dernier, au siège de l'ANDT, en présence du premier responsable de cette structure, qui a réuni tous les demandeurs d'investissements. « Lors de cette réunion, sur les 134 demandeurs d'investissement, seulement 35 étaient présents. Ce qui dénote le but spéculatif de leurs demandes. Le directeur général de l'ANDT avait clairement signifié aux opérateurs économiques que toute demande où est suspectée une intention spéculative sera systématiquement rejetée. Par ailleurs, il a été demandé aux opérateurs de fournir des études technico-économiques de leurs projets et de les réactualiser en fonction des coûts réels. Il leur a également été rappelé la nécessité de la garantie de l'apport financier personnel qui est un facteur déterminant. Ils ont un délai de 45 jours pour remettre les dossiers », a ajouté notre interlocuteur. L'Etat, en se désengageant de la gestion des établissements hôteliers et en accélérant le processus de privatisation, aspire donner un coup de fouet au développement et à la relance du secteur de manière effective. « Désormais, il s'agit du tourisme durable. C'est l'objectif que se sont assignés les initiateurs de la stratégie de développement du tourisme qui s'étalera à 2015. L'hôtellerie est un investissement lourd. Il nécessite la mobilisation d'importants moyens financiers. Pour prétendre investir dans un hôtel classé, il faut savoir que le coût d'un lit est de 2 millions de dinars. Une chambre à deux lits, c'est l'équivalent de 4 millions de dinars à engager. L'Etat a une réelle volonté d'assister et d'aider tout investisseur sérieux », a expliqué M. Sekfali. C'est dans ce cadre qu'une convention a été signée, le 22 novembre 2005, entre le ministère du Tourisme et le Crédit populaire algérien (CPA). Cette convention prévoit des avantages aux investisseurs nationaux. En sus de l'octroi de crédits sur une période de 10 ans pour l'achat d'infrastructures hôtelières, des financements ayant trait aux opérations de mise à niveau des établissements en activité seront accordés. « Les investissements dépassant les 500 millions de dinars seront exclusivement traités par le Conseil national de l'investissement (CNI). Les investisseurs concernés bénéficieront, dans ce cadre, de dispositions particulières », a ajouté notre interlocuteur.