Le président de la République a quitté, vendredi en fin d'après-midi, l'hôpital militaire du Val-de-Grâce de Paris, où il avait été admis mercredi pour « subir un contrôle médical ». C'est ce qu'a indiqué un communiqué de la présidence de la République repris, hier, par l'APS. Ce communiqué a précisé que le chef de l'Etat a quitté l'établissement hospitalier « à l'issue des examens postopératoires qu'il devait y effectuer ». Le bilan postopératoire du président, a-t-on ajouté, « a été déclaré très satisfaisant ». Toutefois, le communiqué n'a pas précisé pas si le chef de l'Etat est rentré au pays après avoir quitté l'hôpital ou pas. Il ne donne également aucune indication ni sur le lieu où se trouverait le président Bouteflika ni s'il doit ou non effectuer une période de convalescence en France. Le quotidien français Libération a indiqué hier que le président algérien resterait en France. Il est à souligner que le premier magistrat du pays, tel qu'affirmé par le ministre d'Etat représentant personnel de M. Bouteflika, Abdelaziz Belkhadem, s'est déplacé à Paris pour un contrôle médical périodique « ordinaire après une intervention chirurgicale ». Le contrôle médical était prévu, selon les déclarations officielles, de longue date à la suite de son hospitalisation en novembre 2005 au Val-de-Grâce, où il avait été opéré pour un ulcère hémorragique au niveau de l'estomac. A sa sortie de l'hôpital le 17 décembre 2005, M. Bouteflika avait passé deux semaines de convalescence à l'hôtel Meurice (Paris) avant de rentrer au pays le 31 décembre pour signer la loi de finances 2006. Le caractère subit du séjour de Bouteflika dans la capitale française a suscité des suspicions sur son état de santé. La presse hexagonale, en s'appuyant sur les déclarations du professeur Bernard Debré, a avancé la thèse d'une dégradation grave de la santé du président algérien. Le diagnostic faisant état d'un « cancer de l'estomac » a été mis en avant. Cette nouvelle hospitalisation a soulevé l'ire de nombreux responsables de la droite et de l'extrême droite françaises pour qui Bouteflika ne devrait pas se faire soigner en France « après l'avoir insultée ». « C'est un véritable scandale qu'un homme qui, dans un premier temps, nous crache dessus vienne, dans un deuxième temps, se faire soigner en France aux frais des contribuables français », a lancé Guillaume Peltier, n° 2 du mouvement pour la France (MPF). En effet, les nostalgiques de « l'Algérie française » ont saisi cette opportunité pour tenir des propos insultants à l'égard du peuple algérien et de son chef de l'Etat. L'échec de la relance du projet du traité d'amitié algéro-français et les dernières déclarations de Bouteflika à propos des conséquences funestes du colonialisme ont favorisé de telles réactions. Jean-Marie Le Pen et ses amis de la droite et de l'extrême droite ne veulent pas, semble-t-il, rater l'opportunité offerte pour consolider leur position à l'approche des présidentielles en France, initialement prévues en 2007.